Epidaure

Epidaure est l’un des plus grands sites archéologiques de la Grèce continentale. Il est célèbre grâce à son théâtre qui est l’un des mieux conservés de l’antiquité. 

      

 

 

         

481-voy2008 Epidaure théatrePhoto Michel Ledeuil : la cavea du théâtre d'Epidaure 

Aller à Epidaure

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Photo Michel Ledeuil : Pont Mycéen sur la route d'Epidaure

        

Le site archéologique d’Epidaure se situe à 25 kilomètres à l’ouest de Nauplie. Vous pouvez très facilement y accéder par la nouvelle route ouverte depuis 2013.

 

Vous débouchez alors sur un vaste parking assez ombragé. L’entrée du site se trouve à quelques centaines de mètres. On accède au guichet par une belle allée bordée de lauriers roses.

 

La route directe est pratique mais je vous conseille, à aller ou au retour vers Nauplie, de passer par l’ancienne route.

Vous traversez alors le village de Ligourio avec sa belle église byzantine et vous pourrez découvrir un magnifique pont de l’époque mycénienne**, dix kilomètres plus loin, sur la droite de la route en direction de Nauplie.

 

L'histoire du sanctuaire d'Asclépios

Les origines du sanctuaire d’Epidaure sont peu connues et le mieux est de se référer au mythe d’Asclépios. L’existence hypothétique d’Asclépios se situe dans les années 1.300 av. J.-C.
Homère y fait allusion dans le chant IV de l’Iliade qu’en tant que père de deux médecins: Machaon et Poladire.  

Les fouilles ont révélé des vestiges d’un sanctuaire datant de la haute antiquité, mais le culte d’Asclépios n’est avéré qu’à partir du VI ° siècle av. J.-C.

 

Le sanctuaire a connu un grand développement deux siècles plus tard. Tous les monuments dont on peut découvrir aujourd’hui les vestiges ont été érigés entre 380 et 300 avant J-C.

C'est durant la période qui s’étale entre 380 av. J.-C. et son saccage par les Hérules en 395 apr. J.-.C. que le sanctuaire d’Epidaure atteint son apogée.

 

Les très nombreux pèlerins pénétraient dans le site par les Propylées situés au nord, puis empruntaient la voie sacrée pour aboutir devant le temple dédié à Asclépios.

Ils faisaient des offrandes sur l’autel situé devant le temple. Les tarifs exigés dépendaient de leur rang social: un bœuf, des fruits, une somme d’argent.

 


Après un premier diagnostic réalisé par des disciples du dieu-guérisseur, les patients étaient invités à prier puis se dirigeaient vers le portique d’incubation ou abaton**.


Asclépios intervenait alors. Il disposait de toute sorte de breuvages qui calmaient les douleurs et qu’il administrait aux patients. Ceux-ci passaient une ou plusieurs nuits dans l’abaton.

 


C’est donc dans ce dortoir que le «demi-dieu» leur apparaissait en songe. Lorsque les soins nécessitaient des manipulations, Asclépios intervenait avec des attouchements.

 

Des stèles le représentent en train de manipuler les membres de certains patients.    

      

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Photo Michel Ledeuil: musée d'Epidaure : Asclépios

  
L’argent coulait à flot et les prêtres profitaient pleinement de la crédulité des patients. Les malades affluaient car l’espoir d’une guérison miraculeuse était ancré dans la tradition populaire.


On venait également à Epidaure en cure mais aussi pour se distraire. C’est pour cela que l’on a construit le théâtre***, le stade*, le gymnase* et le vaste hôtel qui disposait de cent soixante chambres.


La visite d'Epidaure

La visite du site comprend essentiellement trois aspects. La découverte du théâtre, puis celle du musée et le sanctuaire d'Asclépios.

Vous serez tellement subjugué par la beauté du théâtre qu’il est parfois difficile d’apprécier le reste du site. Ce dernier apparaît en effet, à première vue et malgré les restaurations de certains monuments, comme peu lisible pour les profanes.

 

C’est pour cette raison que je vous conseille de bien préparer votre visite afin de vous mettre dans la situation d’un pèlerin qui venait pour se faire soigner ou en cure et pour se distraire.

 

Pour découvrir les vestiges des différentes époques, je vous conseille de vous munir d’un guide touristique. Celui qui couvre les sites de Corinthe et de l’Argolide est très bien documenté. Vous le trouverez dans toutes les boutiques de souvenirs à Nauplie ou à Tolo.

Pour se repérer sur le site, les Grecs ont judicieusement disposé des panneaux sur le chemin le plus habituel avec le plan du site.

 

Le théâtre***

Vous aurez forcément un coup de cœur lorsque vous allez découvrir ce fabuleux édifice***. Ce théâtre est une réussite artistique unique qui s’adapte parfaitement à l’environnement enchanteur du mont Kynortion.

 

Il a été construit en deux phases : les 34 premières rangées de gradins en calcaire gris datent du IVe siècle av. J.-C. Elles pouvaient contenir 6.000 spectateurs. La cavea est découpée en 12 secteurs par des escaliers.


Son extension date du IIe siècle av. J.-C. c’est-à-dire au début de l’occupation romaine. Elle comporte 21 rangées supplémentaires ce qui porte la capacité à 12.000 spectateurs.

 

Il vous faut monter jusqu’en haut des gradins pour profiter du paysage et admirer la beauté de l’édifice. Si vous y allez le matin, vous profiterez de la fraîcheur relative, du calme et de l’ombre des arbres qui entourent le sommet de la cavea.

 

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Photo Michel Ledeuil : Epidaure la cavea et l'orchestra du théâtre

      

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Photo Michel Ledeuil : Epidaure les soubassements du proskénion du théâtre

 

Prenez votre temps. Profitez de cet instant de calme, pour lire le guide touristique que vous aurez emporté et pour préparer la visite du sanctuaire de vous allez effectuer par la suite. Chaque année, depuis 1984, nous passons une demi-heure ainsi et c’est au grand moment de plaisir toujours renouvelé.

 

Les groupes de touristes, pilotés par des guides, arrivent par vagues et s’agglutinent sur les premiers gradins. Quelques courageux grimpent rapidement les marches pour atteindre le sommet.


Leurs guides s’époumonent pour démontrer les qualités acoustiques de l’orchestra sans d’ailleurs en expliquer les raisons.
Les guides les plus appliqués frappent dans ses mains, froissent un bout de papier et laissent tomber des clés pour faire la démonstration des sons qui se propagent.

 

La perfection des proportions de l’édifice est attribuée à l’ensemble de ses composantes : la cavea, bien entendu, mais également l’orchestra et le bâtiment de scène.

 

Il n’y a plus que quelques soubassements du mur de scène et vous pouvez ainsi profiter d’autant mieux de la vaste étendue et de la beauté des paysages.

D'ailleurs, il est rare de trouver des murs de scène en bon état. Pour ce faire, il faut visiter le magnifique théâtre*** d’Aspendos en Turquie, celui de Mérida en Espagne ou celui d’Orange en France.

 

Le musée*

Vous risquez d’être déçu par le musée qui ressemble plutôt à un vaste entrepôt dans un bâtiment rectiligne.  

Vous découvrez un alignement de statues. Parmi celles-ci, arrêtez-vous devant les deux grandes statues, sans tête, d’Hygea et d'Athéna et celle représentant, de manière très classique, Asclépios.

 

Il y a également des fragments de statues ou de moulages d’acrotères dont les originaux sont aujourd’hui exposés au musée archéologique d’Athènes.

 

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Photo Michel Ledeuil : Epidaure vue générale du musée

        

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photo Michel Ledeuil : Hygea

       

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photo Michel Ledeuil : Esculape

 

Dans la deuxième salle, il y a une copie de la belle statue** représentant la charge de Penthésilée contre les Achéens. Cette statue faisait partie de la frise qui ornait le fronton du temple d’Asclépios avec, comme thème, celui d’un épisode de la guerre de Troie.

 

Dans la même salle, les rares vestiges du temple d’Asclépios ont été, en partie, relevés avec ses chapiteaux corinthiens, ses restes de colonnes cannelées et les décors de la toiture. Ceci n’est pas très lisible et il faudra attendre encore quelques années pour que le temple d’Asclépios reprenne forme au milieu du sanctuaire du demi-dieu.

 

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Photo Michel Ledeuil: musée d'Epidaure statue de Penthésilée

       

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Photo Michel Ledeuil : musée d'Epidaure rosace du plafond de la tholos

 

La reconstitution d’une magnifique rosace qui ornait le plafond de la tholos et les différents plans qui donnent une bonne image de cet édifice circulaire sont plus intéressants.
 
On ne sait pas très bien à quoi la tholos pouvait servir et les archéologues se perdent en conjecture, se contredisent parfois, et il n’est pas sûr que la reconstitution, bien avancée désormais, de la tholos soit conforme à la vérité historique.

 

Le stade*

Après la visite du musée, vous passez à proximité des soubassements du Katagogeion. Cet hôtel a été construit au IVe siècle av. J.-C. pour héberger les pèlerins. Vous découvrez alors l'étendue** du site archéologique avec, au premier plan, le gymnase* au milieu duquel un petit odéon fût élevé à l'époque romaine.

Vous apercevez au second plan le Propylon du gymnase qui fut transformé au IIe siècle av. J.-C. en temple d'Hygea.

 

Le stade* se situe en contrebas. Vous devez vous contenter de la vue générale puisque les visiteurs n'y ont pas accès. On distingue la ligne de départ et les gradins de pierre qui bordent les côtés. Les gradins situés à droite font l"objet d'une restauration, ainsi que le tunnel par lequel les athlètes pénétraient dans le stade.

 

La palestre et la demeure des athlètes ne sont pas accessibles et font également l'objet de restauration.

 

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Photo Michel Ledeuil : Epidaure la palestre et les restes de l'odéon romain

      

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Photo Michel Ledeuil : Epidaure le stade et les gradins en rénovation

Le sanctuaire**

Le sanctuaire d’Asclépios comporte de très nombreux monuments, mais il est difficile de s’y retrouver.

Vous arrivez tout d’abord devant la tholos qui est en restauration depuis plus de vingt ans. Les magnifiques soubassements que l’on pouvait découvrir dans les années 1990 ont été recouverts progressivement par le socle circulaire de marbre blanc.

 

Une partie des colonnes de l’édifice circulaire a été remise en place. Il est difficile d’éviter les échafaudages et les morceaux d’origine sont si rares qu’on a l’impression d’avoir à faire à un monument tout neuf.

 

La restauration de l’abaton** est désormais terminée. De nombreuses colonnes de ce vaste portique, qui faisait 76 mètres de long, ont été relevées. Vous pouvez accéder à la partie basse de l’abaton par un escalier situé à votre gauche.

Le portique ferme le sanctuaire dans sa partie nord et englobe le puits sacré dont l’eau possédait des propriétés curatives.

 

Il ne reste des autres monuments que des soubassements. Il s’agit des temples d’Asclépios et de celui d’Artémis ainsi que du temple dédié par les Égyptiens à Apollon et à Asclépios.

Le long de l’allée sacrée, il subsiste également de très nombreuses exèdres et il est dommage que les Grecs n’aient pas pensé à remettre des moulages de statues pour donner une image plus séduisante de cette partie du site.    

 

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Photo Michel Ledeuil : Epidaure santuaire d'Asclépios la tholos et l'abaton

       

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Photo Michel Ledeuil : Epidaure santuaire d'Asclépios l'abaton rénové

 

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Photo Michel Ledeuil : Epidaure sanctuaire d'Asclépios une exèdre

       

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Photo Michel Ledeuil : Epidaure Propylées du gymnase et temple d'Hygea

 

Les propylées du sanctuaire*

Ce sont par les Propylées que les pèlerins pénétraient dans le sanctuaire. Cette partie du site, très excentrée, présente peu d’intérêts sauf pour les accros de l’archéologie.

 

Vous découvrirez un puits entièrement restauré sur votre gauche avant d’arriver sur les majestueux soubassements** des Propylées. Ils sont constitués d’énormes pierres. De nombreux fragments de colonnes cannelées traînent encore sur le sol mais un certain nombre d’entre elles ont été rangées en vue d’une restauration future.

 

Cette partie du site est évoquée dans le roman « l’ombre de Polycaste » car c’est à cet endroit que Sylvia, la jeune archéologue héroïne principale du roman, y dirige des fouilles.  

 

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Photo Michel Ledeuil : Epidaure le puits auprès des Grands Propylées

      

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Photo Michel Ledeuil : Epidaure les soubassements des Propylées du sanctuaire

 

 Conclusions

Epidaure constitue l'un des plus beaux sites archéologiques grecs. Vous serez séduits par l'incomparable beauté du théâtre antique***.

On peut regretter que le site ne dispose pas d'un musée digne de ce nom, comme c'est le cas sur les sites de Delphes, d'Olympie ou, plus récemment de Mycènes

 

La visite du sanctuaire risque de vous décevoir si vous n'avez pas préparé votre visite au préalable. Vous trouverez dommage que l'on ne puisse pas accéder au stade, comme à Olympie ou à Némée.

Néanmoins, la visite du sanctuaire constitue une promenade instructive et reposante. 

 

Palia Epidavros**

Il faut compter deux bonnes heures pour la visite complète du site d’Epidaure. Je vous conseille de poursuivre votre circuit soit vers l’île de Pôros, soit vers le village de Palia Epidavros.

Ce petit port est dominé par une colline qui domine la mer. L’accès au théâtre est désormais bien fléché mais les rues pour y accéder sont étroites, donc faites attention.  

 

À mi-pente, vous découvrirez un magnifique petit théâtre d’origine hellénistique. L’espace est interdit à la visite, mais en faisant le tour, on peut accéder à un point de vue* qui permet d’embrasser l’ensemble du théâtre et le bord de mer.

 

Les fouilles que les archéologues réalisent à proximité du théâtre commencent à prendre forme, mais il faudra du temps avant que l’édifice qu’ils sont en train de dégager soit lisible pour nous. En tout cas, on peut s’apercevoir qu’ici comme ailleurs de nombreuses constructions de périodes différentes se superposent.  

 

 

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Photo Michel Ledeuil: Palia Epidauro le petit théâtre hellenistique

       

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Photo Michel Ledeuil: Palia Epidauro le petit théâtre hellenistique

 

En reprenant votre voiture, vous pouvez aller vers le centre du village et vous garer sur le port.
Il y a deux tavernes mais je vous conseille de déjeuner dans le restaurant Verdelis. Le patron parle bien français et vous réserve un excellent accueil.

Vous pouvez consulter sa carte mais demandez lui plutôt de vous servir des plats mijotés : poivrons ou tomates farcis avec une portion de calamar et un peu de vin blanc. C’est très bon, le service est discret et impeccable et le tout pour un prix très modique.

 

Vous pourrez ensuite faire une rapide promenade sur le bord de mer. Il y a également une plage à proximité, mais il vaut mieux revenir vers Tolo ou Nauplie pour profiter du sable fin et de la baignade.  

 

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Photo Michel Ledeuil : Palia Epidauro : le restaurant Verdelis situé sur le port

      

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Photo Michel Ledeuil : Palia Epidauro : le port et le village