Déméter

Déméter est la déesse de la fertilité. Elle est étroitement liée à sa fille Perséphone qui naquit des amours avec Zeus et les deux déesses sont le plus souvent vénérées dans les mêmes sanctuaires.

Le Mythe

Perséphone, fille unique de la déesse grandissait dans la joie auprès de sa mère et des autres déesses de l'Olympe, lorsque Hadès, le dieu des Enfers s'éprit d'elle et l'enleva.

Lorsque Déméter s'aperçut de la disparition de sa fille, elle partit à sa recherche. Elle erra dans le monde durant des jours et des nuits, submergée par l'angoisse et le désespoir.

 

Le magnifique buste exposé au musée Altemps à Rome, nous montre la grande tristesse de la Déesse qui ne sait pas où se trouve sa fille.


Lorsque Déméter apprit par le dieu Hélios que sa fille ne pouvait quitter le monde des ténèbres, elle exigea de Zeus, que sa fille lui soit rendue.

Devant le refus de Zeus, qui ne voulait pas mécontenter Hadès, elle quitta l'Olympe, négligea les devoirs de sa charge et, après s'être transformée en vieille femme, elle entra au service du roi d'Eleusis, Kéléos.

 

Pendant ce temps, la terre demeura infertile et plus rien ne fleurissait, interdisant ainsi toute cueillette et provoquant la disette.

 

         

2014-ROME-3835 musée Altemps Démeter

Photo Michel Ledeuil : musée Altemps à Rome

 

Déméter et Perséphone à Eleusis

Stèle réprésentant Deméter et Perséphone

                                   


Zeus ordonna alors qu'Hadès acceptât de laisser son épouse, Perséphone, revenir sur la terre durant les six mois de l'année correspondant au printemps et à l'été.


C'est à Eleusis que Perséphone rejoignit sa mère qui, pour remercier Kéléos de son hospitalité, offrit à Triptolème, fils du souverain, le premier grain de blé et lui aurait enseigné l’art de le faire germer.


Par la même occasion, Déméter, décidément en veine de confidence, aurait communiqué au grand prêtre Eumolpos, le rituel du culte de la fécondité.

 

Si on se rappelle par ailleurs qu’Hadès n’avait accepté de rendre Perséphone, que dans la mesure cette dernière revenait aux Royaumes des Enfers six mois ans, on voit que l’on a tout une symbolique, apte à faire venir des pèlerins pour se faire initier aux “mystères d’Éleusis”.


La stèle qui représente cette scène est exposée au musée archéologique d'Athènes. Elle montre Déméter qui remet à Triptolème les semences qui permettront de faire pousser le blé et les moissons.

  


Le Sanctuaire d'Eleusis

Les vestiges n’ont rien d’extraordinaire, on devine à peine les soubassements d’un temple dédié à Artémis, on passe auprès des Grands Propylées, puis des Petits Propylées avant de faire les soixante mètres de Voie Sacrée. On repère toute de même les ornières creusées dans les dallages de marbre par les chariots, au fil des temps.

 

On découvre enfin le Telesterion qui constituait le cœur du sanctuaire. Il s’agit d’un vaste bâtiment qui pouvait contenir près de 3.000 personnes avec des gradins. Au-dessus il y avait une terrasse, avec probablement un portique si l’on en croit les bases de colonnes.

 

On comprend mieux tout cela grâce aux maquettes exposées dans le petit musée. Comme à Olympie ou à Glanum, près de Saint - Rémy de Provence, par exemple, elles présentent le sanctuaire à l’époque grecque puis à l’époque Romaine.

 

Le culte de Déméter se poursuivit jusqu’au 4e siècle apr. J.-C., cela faisait longtemps que l’on savait faire pousser du blé et que Perséphone avait rejoint pour toujours Hadès, non pas aux Royaumes des Enfers mais à celui de l’oubli.

 

De la terrasse du musée, on a une belle vue sur la flottille des navires désarmés qui sont ancrés devant l’île de Salamine.

 

Déméter et Perséphone

Les deux déesses sont inséparables. Déméter a retrouvé sa fille chérie pour le temps des semailles. La déesse de la fécondité a appris aux hommes comment faire germer les épis de blé.

 

Cette merveilleuse statue** de marbre exposée dans la Alte galerie à Berlin nous montre Déméter qui explique à sa fille comment elle doit s'y prendre.

 

La déesse est séduisante avec sa poitrine dénudée, sa coiffure à la mode hellénistique et sa gestuelle faite de douceur et de volupté.

 

Perséphone tient le panier qu'elle sera chargée de distribuer. On la sent à l'écoute. Sa position agenouillée donne à l'ensemble de la scène une véracité intéressante.

 

Nous pouvons juste regretter le visage sévère de la blonde Perséphone et on finit par préférer la Déesse Déméter qui n'est pas toujours aussi bien mise en valeur.








                

Persephone aide sa mère DéméterPhoto Michel Ledeuil : Déméter et Perséphone à Alte galerie à Berlin