Athéna

Athéna est la fille de Zeus et elle est considérée comme la déesse de la raison, de la prudence et de la sagesse. Elle est la protectrice d’Athènes et la conseillère de nombreux Héros grecs.

Une naissance rocambolesque

Après la victoire des dieux de l’Olympe contre les Titans, Zeus s’accoupla avec Métis, la fille d’Océan et de Téthys. Ouranos et Gaia lui dirent alors que cette union naîtrait un fils qui lui prendrait son trône.


Lorsque Zeus apprit que Métis était enceinte, il prit le parti de l’avaler, mais quelques mois plus tard, il ressentit de violents maux de tête. Il ordonna à Prométhée de lui ouvrir le crâne d’un coup de hache, pour le libérer de ce mal.  
Tous restèrent muets de stupéfaction lorsqu’Athéna jaillit du crâne de Zeus en brandissant sa lance et son bouclier en poussant un puissant cri de guerre.

Ses attributs

Athéna est le plus souvent représentée avec un casque et une lance. Elle est équipée de l’égide, un bouclier en peau de chèvre qu’Amalthée aurait offert à Zeus.  Elle est vêtue d’un péplos protégé par une amure souvent décorée de la tête de Méduse.

Un caractère bien trempé

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Athéna protectrice d'Athènes devant l'académie

      

Le fait qu’Athéna soit née de la tête de Zeus et ait été privée de soins maternels laisse entendre que ses qualités étaient davantage masculines que féminines.


Son caractère originel est essentiellement guerrier puisqu’elle est venue au monde toute armée et prête à se battre. Par contre, à la différence de son frère Arès, elle enseignait l’art de la guerre et promouvait les batailles rangées à la manière des Hoplites.


La préférée de Zeus fut choisie par de nombreuses cités grecques comme divinité titulaire, mais c’est Athènes qui lui dressa les plus beaux temples comme celui Athéna Niké situé sur la célèbre acropole.


Sa prudence et la sagesse dont elle faisait preuve lorsqu’elle inspirait les Héros grecs ou les villes qui demandaient sa protection, lui valut au fil du temps d’être considérée comme la déesse de la raison.


Tout comme Hestia et Artémis, Athéna est une déesse restée vierge. On ne lui connaît pas d’aventure amoureuse ce qui ne veut pas dire qu’elle n’a jamais eu de désir.

Sa jalousie vis-à-vis d’Aphrodite et son comportement lors des noces de Pélée en est la preuve.

 

La pomme de la discorde

Pélée était roi de Phthie où vivaient les Myrmidons. Il épousa la nymphe Thétis dont il eut un fils Achille.
Tous les dieux étaient présents au mariage de Pélée pour offrir des cadeaux et assister au somptueux banquet. Seule Éris, la déesse de la Discorde, n’était invitée et voulut se venger de cet affront.


Elle s’introduisit dans la foule des convives et jeta au milieu des invités une pomme d’or provenant du jardin des Hespérides. Cette pomme d’Or roula jusqu’au pied d’Hermès qui lut le message qui y était inscrit. Elle est destinée « à la plus belle » s’écria-t-il.


Héra, Aphrodite et Athéna se précipitèrent pour s’emparer du fruit et se disputèrent entre elles. Zeus, exaspéré, demanda aux trois déesses de se calmer.
Par jeu, il affirma qu’un jeune prince étranger serait chargé de les départager en offrant la pomme à la déesse qu’il trouverait la plus belle.
Ce fut Pâris, le fils du roi Priam qui fut contacté par Hermès. Les trois déesses se présentèrent à lui, dans un cadre champêtre puisque selon la légende, il faisait paître ses troupeaux.


Pour le convaincre, chaque déesse usa de ses atouts selon leur tempérament. Athéna, la plus pudique, conserva son péplos et lui promit la réussite, l’héroïsme et la victoire. Héra après s’être en partie dénudée lui promit la richesse et la souveraineté des deux rives de la mer Égée. Aphrodite se fit, comme à son habitude, voluptueuse en laissant Pâris jouir de sa nudité et en lui promettant l’amour de la fille aînée du roi de Sparte dont on disait qu’elle était la plus belle des mortelles.


Bien entendu, Pâris dont on connaissait la frivolité se laissa convaincre par Aphrodite et il lui remit la pomme d’Or. Athéna et Héra se mirent en colère et jurèrent de se venger de cet affront.

Son rôle durant la guerre de Troie

Cette querelle fut à l’origine de l’épouvantable guerre de Troie qui ravagea la Mysie puis la Troade durant une dizaine d’années.

Elle fût meurtrière dans les deux camps et se termina par le saccage d'Ilion, la belle capitale du roi Priam.
Athéna et Héra prirent le parti des Grecs alors qu’Aphrodite suivie par son amant Arès se battit pour des Troyens. Athéna prit part plusieurs fois à la guerre, en blessant Arès et en conseillant habilement Ulysse lorsque des choix tactiques s'avéraient nécessaires. 

Après la mort d’Achille, Athéna décide d’offrir ses armes au plus brave des Grecs. Elle désigne son protégé Ulysse alors qu’Ajax, compte tenu de sa bravoure, pensait être le chef de plus valeureux.


Athéna n’a pas pardonné à Ajax d’avoir souillé son sanctuaire lors de la prise de Troie, en arrachant Cassandre au pied de l’autel de la déesse pour la violer dans le pronaos.

 

Athéna était bien entendu ravie de la destruction de Troie et n’avait aucune compassion pour la fille aînée de Priam, mais toucher à son sanctuaire cela ne se fait pas.

Ajax, dépité, se suicidera le lendemain en se jettant sur son épée.

 

    

V14-DK-5095 Kobenhavn musée Thorsvalden   Athéna et les armes dAchillephoto Michel ledeuil: musée Thorvaslden à Copenhague le partage des armes d'Achille

La protectrice d’Athènes

Athéna avait de multiples attributions. Elle est la gardienne des villes qui se mettent sous sa protection, c'est pourquoi les temples d'Athéna sont érigés à des endroits stratégiques pour la défense de la cité comme l'acropole d'Athènes.   

Elle n'aime pas la guerre et préfère la ruse ou la négociation. Si la guerre éclate malgré tout, elle met sa bravoure réfléchie au service des villes qui l'honorent.

 

Athéna rend également la justice et fait souvent pencher la balance en faveur de l'accusé si les avis semblent partagés. En temps de paix, elle participe au développement industriel de la ville et à la paix des ménages.

Les Grecs lui prêtent de nombreux surnoms : Glaukopis en référence à ses yeux brillants, Pronioa, la prévoyante, Niké la victorieuse ou encore Pallas, la jeune fille qui fait ainsi référence à sa virginité et son éternelle jeunesse. 

 

 

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photo Michel Ledeuil : le Parthénon vue du mont Filopapou

      

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Photo Michel Ledeuil : le temple Athéna Niké sur l'acropole

La conseillère des Héros grecs

L’une des douze métopes du temple de Zeus d’Olympie illustre le mythe du onzième travail d’Héraclès.
Le roi de Mycènes, Eurysthée lui a demandé de rapporter les pommes sacrées du jardin des Hespérides. Après de nombreuses recherches, Héraclès demande l’aide du Titan Altas.


Ce dernier étant condamné à soutenir la voûte terrestre, il accepte de chercher les pommes d’or à la condition qu’Héraclès le remplace quelque temps.

Lorsqu’Atlas revint, il refusa de lui donner les pommes en se proposant d’aller les porter lui-même à Mycènes.
Héraclès, sur les conseils d'Athéna, rusa et demanda alors au Titan de porter le ciel une dernière fois, le temps qu’il replace les coussins que la déesse Athéna avait placés pour soulager Héraclès de son lourd fardeau.

Naïvement, Atlas accepta, et Héraclès s’enfuit avec les pommes d’or.

        

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Photo Michel Ledeuil  : métope exposée dans le musée d'Olympie

Athèna vue par les artistes

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Athéna par Gustav Klimt

         

En 1898, Gustav Klimt peint le célèbre tableau Pallas Athéna, qui sera utilisé comme affiche à l'occasion de la deuxième exposition de la Sécession, lors de l'inauguration de l'édifice de Joseph Maria Olbrich.  

 

Sous un mode ironique, il détourne la représentation traditionnelle d’Athéna, en la montrant sous le visage de la déesse aux traits d'une femme fatale. Ses yeux maquillés nous fixent et la bouche s'efforce de ne trahir aucune expression.

 

Elle détient dans sa main droite une statuette qui fait penser à son œuvre la « nuda vérita », elle a des longs cheveux roux qui encadrent sur son torse, un masque de Méduse.


Elle est parée d’une cote et d’un casque doré. C’est la première fois que l’or rutilant apparaît dans son œuvre. Son inspiration provient peut-être d’un voyage réalisé en terre byzantine.

 

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photo Michel Ledeuil : musée archéologique d'Olympie Tête d'Athéna

 

 

 

 

 

 

        

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Photo Michel Ledeuil : Glyptothèque à Copenhague