Waldmüller Ferdinand

Ferdinand Georg Waldmüller est un peintre autrichien qui réalisa tout d’abord des portraits puis de paysages pour assurer sa subsistance. Il réalisa par la suite des tableaux qui démontrent son sens de l’observation et du mouvement.   

 

Ses origines

Il est né à Vienne en 1793 et on ne connaît pas grand-chose de son enfance. Il devait appartenir à une famille aisée puisqu’il put étudier à l'académie des beaux-arts de Vienne.


Il se fit sans doute connaître dans les salons et dans les milieux étudiants et assura ensuite sa subsistance en peignant des portraits.


A vingt ans, il obtint un poste de professeur d'arts plastiques auprès des enfants du comte Gyulay, en Croatie et put ainsi peindre à sa guise sans ennui d’argent.


Trois ans plus tard, il revint cependant à Vienne et peaufina son style en copiant les œuvres des grands maîtres.

 

Un peintre en marge

Waldmüller s'intéressa progressivement à la nature et se mit à peindre des paysages.

C'est dans ce genre que son style atteindra la plus grande originalité : son sens des couleurs et sa bonne connaissance de la nature l'aidèrent à réaliser quelques toiles remarquables.

 

Le soupirant réalisé en 1860 est typique de son art. La nature est peinte avec précision et encadre une scène d'une grande douceur et de véracité. 

Nous ne savons pas si, comme dans le film "l'arbre au sabot", la jeune fille finira par céder aux avances amoureuses de son jeune voisin, mais on a envie d'y croire. 


Waldmüller fut un temps professeur à l'académie des beaux-arts de Vienne, mais eut régulièrement des disputes avec l'élite viennoise en raison de ses critiques au sujet du système de l'académie, qu'il voulait concentrer sur l'étude de la nature.

 

 

 

                   Waldmüller le rencontre

 

Mes impressions

J’ai découvert ce peintre lors des visites faites dans les galeries de peinture à Vienne. Ce qui m’a attiré, c’est la manière dont le peintre fait vivre ses personnages.

Compte-tenu de la datation des tableaux auxquels je fais référence, il est probable que Waldmüller ne fait pas partie de ces génies qui réalisent leurs plus belles œuvres dans les premières années de leur vie, puis s’appauvrissent par la suite.

Il est passé des portraits sans grand génie mais qui rapporte de l’argent, aux paysages qui sont également l’œuvre de commande de personnes fortunées.

 

Dégagé des soucis d’argent, il a appris à peindre en observant les Grands Maîtres avant de découvrir, sur la fin de sa vie, son véritable sens du mouvement, de la couleur et de l’observation. 

 

Le départ du conscrit est un beau tableau** de Waldmüller qui date de 1854. Exposé au musée Léopold au milieu des oeuvres de Klimt ou de Schiele, il paraît comme « égaré » au milieu des peintures qui marquent la Sécession.

 

Comme d’habitude, le peintre est narratif. Le conscrit a tiré le mauvais numéro et sera absent de longues années.

Le père qui rassure le grand garçon, la mère qui s’applique pour conjurer son émotion, les filles qui pleurent ou qui s’inquiètent déjà, et le conscrit, la peur au ventre qui n’a plus qu’une envie, celle de partir au plus vite.

      Vienne-05-223A-Waldmüller-1854-départ pour la conscription

 

Vienne Waldmüller noël      

La fête de Noël dans le tableau enjoué de Waldmüller.

C’est le matin, le soleil pénètre déjà dans la grande pièce. Les enfants déballent les maigres cadeaux.

Des fruits et un collier. C’est le temps où la fête et l’amour filial priment sur le prix du cadeau. Chacun s’affaire. Le peintre a su, en un seul tableau, saisir mille scènes, mille émotions.

 

Les parents replongent dans leur enfance par les yeux éblouis de leur progéniture. Au milieu de ce plaisir que chacun goûte selon son tempérament, seul le petit garçon n’a rien trouvé dans sa chaussure et va pleurer en s’interrogeant sur les raisons de ce désamour.

 

La petite sœur, qui a eu son jouet, d’un coup d’œil, s’en inquiète déjà, mais sans ostentation. Peut-être pense-t-elle d’ailleurs « qu’il ne l’a pas volé »…

 

Dans ce tableau Waldmüller retrace, avec la même intensité, le pèlerinage interrompu.

Nous nous trouvons au milieu des montagnes autrichiennes et on franchit un col dans un chemin escarpé.

 

Une des jeunes femmes a présumé de ses forces et a eu un malaise. Son visage est livide.

Les autres femmes s’affairent autour d’elle. On lui tend de l’eau, on la réconforte.

 

Les parents attentent patiemment alors qu’on devine de la part du porteur de bannière et des autres personnages qui avaient déjà passé le col, quelques signes d'impatience.  

 
       Vienne-05-223B-belvédère-pélérinage

 Vienne Belvédère fête au village-2

 

    

 

En 1857, Waldmüller réalise la Fête-Dieu. Cette fête religieuse catholique et anglicane est célébrée le jeudi qui suit la Trinité, c'est-à-dire soixante jours après Pâques.

Dans ce tableau, nous assistons à la préparation du défilé pour la Fête-Dieu dans une grosse bâtisse familiale dans un village autrichien.

Comme dans les autres tableaux du peintre qui est au summum de son art, on a envie de faire parler les personnages.

Pourquoi la petite fille essuie-t-elle des larmes ? Est-elle punie ? Elle aurait voulu faire partie de la procession. Espérons pour elle qu’elle en sera l’année prochaine.

Et l’autre fille qui montre au garçon la couronne de fleurs, que lui dit-elle ? "Regarde comme elle est belle ! Tu la veux ?". Et l’autre, gros nigaud qui s’esclaffe car il ne sait que répondre et oubliera bientôt le geste charmant de cette gamine au si joli visage.