Dionysos

Dionysos est le dieu du vin, de la semence et de la fertilité de la vigne. Son culte est lié à la beuverie, à la danse et à des orgies organisées sous forme de cérémonies religieuses et de rites sacrés.

 

 

 

 

V97-Turc 015B Antalya frise du théâtre de Perge fragment de la frise du théâtre de Perge

Le mythe de sa naissance

Sémélé était l’une des filles de Cadmos, roi de Thèbes. Zeus fut séduit par sa beauté, mais leur liaison n’échappa pas à l’attention d’Héra.

La femme de Zeus, guidée par la jalousie et déterminée à faire du tort à Sémélé, lui annonça que, si elle voulait se considérer comme l’élue de Zeus, elle devait le voir dans toute sa gloire, tel qu’il s’était présenté le jour de ses noces avec Héra.

 

Bien que Zeus ait tenté de l’en dissuader, Sémélé insista pour obtenir cette preuve de son amour. Zeus, à regret, céda à sa requête. Lorsqu’il se présenta à sa demeure avec son char, dans un déluge d’éclairs et de tonnerre, la foudre tomba sur le palais prit feu et la pauvre jeune fille mourut de peur.

Cependant, Sémélé portait en elle, Dionysos, conçu six mois plus tôt. Zeus récupéra le bébé et le cacha dans sa propre cuisse afin qu’il arrive à terme.

 

Trois mois plus tard, Zeus confia Dionysos, arrivé à terme, à Ino, la sœur de Semélé. Il chargea ensuite Hermès de l’emmener auprès des Nymphes qui habitaient sur le mont Nysa en Asie pour qu’elles puissent le protéger du courroux d’Héra et l’instruire à la culture de la vigne.

 

V15-ITG-1990 Olympie Hermès et Dionysos

Photo Michel Ledeuil: musée d'Olympie  Hermès et Dionysos

     

V12-ADK-255 Cologne musée romain mosaïque

Photo Michel Ledeuil: musée à Cologne Hermès Dionysos et nymphe

 

La première photo nous montre Hermès qui emmène Dionysos enfant. Cette statue de Praxitèle exposée dans le musée d'Olympie fut trouvée dans le temple d'Héra. On pense qu'Hermès montrait à l'enfant au bout de son bras droit une grappe de raisin.
 

La seconde photo prise dans le musée romain germanique à Cologne est un détail de la mosaïque. Hermès a amené Dionysos au mont Nysa. Il lui remet une grappe de raison. Une nymphe les accueille joyeusement. 


La folie de Dionysos

La colère d’Héra n’était pas retombée et sa persécution entraîna la folie de Dionysos qui se mit à errer à travers le monde en diffusant la culture de la vigne et les rites réprouvés auxquels il s’adonnait avec les mortels, jusqu’à l’ivresse.

 

Beaucoup de cités le chassèrent, par contre, en Étolie, le roi Oenée l’accueillit avec enthousiasme, tout comme l’Attique qui revendiquait ainsi la primauté dans la culture de la vigne.

 

L’entourage de Dionysos

L’entourage de Dionysos était constitué de Nymphes, de Silènes, de Satyres et de Ménades.

Les Silènes et les Satyres étaient des créatures monstrueuses. Il s’agissait de créatures mi-homme, dotés de pattes et d’une queue de cheval, d’organes génitaux démesurés, d’un nez aplati, de cheveux ébouriffés et d’une longue barbe. Leur seule occupation était de courir dans les forêts, de danser et pourchasser les Nymphes et les belles jeunes filles afin de s’unir avec elles dans les grottes.

 

Les Ménades ou Bacchantes étaient des femmes qui personnifiaient les esprits orgiaques de la nature. Elles sont souvent représentées tenant un thyrse, il s'agit d'un bâton tressé de lierre avec une pomme de pin à une extrémité. Elles étaient prises de folie divine et se lançaient dans des danses effrénées. Elles aimaient le chant et toutes les distractions démoniaques.

 

Le dieu comptait également parmi ses compagnons le dieu Pan aux pieds de bouc et Priape, le fils monstrueux que Pan aurait eu avec Aphrodite.       

 

V12-ADK-3135 musée Thorvaldsen Ménates ou des Bacchantes

Photo Michel Ledeuil : Copenhague musée Thorvaldsen : Ménates

        

V14-DK-5165 Kobenhavn musée Thorvaldsen  fêtes de Dionysos

Photo Michel Ledeuil : Copenhague musée Thorvaldsen : Dionysos et Ménates

 

Les fêtes de Dionysos

Le culte de Dionysos, célébré tout d’abord dans les régions rurales où on cultivait la vigne, se propagea ensuite dans toute la Grèce puis dans tout le monde méditerranéen à l’époque romaine où il prit le nom de Bacchus.

La large extension de son culte est attestée par le fait que le dieu dispose de ses propres autels à Delphes, à Athènes, à Eleuthère en Béotie.

 

Au fil des années, les fêtes en l’honneur du dieu se développèrent et donnèrent lieu à des orgies organisées sous forme de célébrations religieuses tout d’abord, mais elles prirent très vite un caractère de paillardise qui a séduit les Romains.

 

Les Ménades devinrent des danseuses professionnelles et elles se montraient peu farouches pour répondre aux désirs des organisateurs des fêtes et de leurs invités. La mosaïque retrouvée dans une maison romaine à Cologne représente un satyre qui poursuit une nymphe en partie dénudée.

 

L'évocation de Dionysos est également présente sur de nombreux sarcophages de l'époque romaine. Le bas-relief de celui qui est exposé dans la section romaine de la Glyptothèque de Copenhague représente le dieu avec le symbole de la vigne et les autres dieux faisant partie du mythe : Héra, Hermès et Pan notamment.   

 

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Photo Michel Ledeuil : Gyptothèque de Copenhaque Sarcophage avec Bacchus 

       

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Photo Michel Ledeuil: musée romain à Cologne un satyre et une nymphe

 

La naissance du théâtre

Le culte dionysiaque fut introduit à Athènes. C’est dans cette cité que furent jetées les bases du théâtre. Cet art a ses racines dans le dithyrambe, poème lyrique en l’honneur de Dionysos, chanté et dansé au son de la flûte par un groupe d’hommes déguisés en satyres.

 

Très rapidement, on vit se détacher du groupe le coryphée qui commençait à chanter avant les autres alors que les satyres furent remplacés par le chœur.
Cette évolution constitua le premier noyau du drame grec antique. Grâce à différentes évolutions, les chants choraux s’enrichirent d’un langage mimique, de vers métriques et de dialogues.

 

C’est au milieu du VIe siècle av. J.-C. que se produisit, pour la première fois, un « hypocrite » ou acteur, qui ne faisait pas partie du chœur mais conversait avec lui. Une évolution rapide donna bientôt naissance à trois genres dramatiques : la tragédie, la comédie, le drame satyrique.

 

Peu à peu, le contenu des œuvres cessa de se rapporter à la vie de Dionysos, mais les représentations théâtrales se donnaient toujours pendant les fêtes dédiées au dieu.

 

2014-ROME-1499 Ostie les masques sur le mur de scène

Photo Michel Ledeuil : Ostie décor de mur de scène : masque d'acteur 

        

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Photo Michel Ledeuil : Athènes théâtre de Dionysos vu de l'acropole

 

Conclusion

Le culte de ce dieu généra deux innovations de nature très différente. Celle des orgies qui atteignit son apogée à l’époque de la décadence romaine, celle du théâtre antique qui prit progressivement des libertés avec le mythe de Dionysos pour se consacrer à des présentations de nature historique ou d’inspiration mythologique.


Lorsque le théâtre est né, l’Iliade et l’Odyssée avaient été écrites depuis plus d’un siècle par Homère. C’est la raison pour laquelle les grands tragédiens, Sophocle, Eschyle et Euripide ont pu s’en inspirer.

 

De nombreux théâtres antiques portent le nom de théâtre de Dionysos, comme celui d’Athènes situé au pied de l’acropole par exemple. Très souvent, les frises des murs de scènes étaient décorées de bas-reliefs ayant trait au mythe de Dionysos.