Les temples Grecs en Sicile

La Sicile est très riche en vestiges de l'époque grecque. A partir des années 750 av. J-C, elle fait partie de la Grande Grèce qui comprend par ailleurs tout le sud de la Péninsule italienne.

Des villes prestigieuses ont été construites par des colons grecs qui ont quitté leur patrie pour développer le commerce et tenter de faire fortune. 

Cet article présente les principaux sites archéologiques siciliens. Ils sont presque tous situés au bord de la mer et il est donc facile de combiner leur visite avec les plaisirs de la plage et de la baignade.

 

 

V-IT-2005-315-Selinunte-temple EstPhoto Michel ledeuil : Selinunte l'un des temples de l'acropole est

 

1- L'histoire de la Sicile

La Sicile est la plus grande île de la Méditerranée. Sa superficie correspond à celle de la Bretagne. La Sicile est le musée de l'Europe avec les nombreuses civilisations qui se sont succédées : Les Grecs, les Romains, les Vandales, les Normands, les Angevins, les Aragonais,...

Dans cet article, nous focaliserons l'histoire fabuleuse de cette île à la période gréco-romaine. 

  • Avant l’arrivée des Grecs en Sicile (2000-735 av. J.-C.)

Avant l’arrivée des Grecs, trois peuples se partagent la Sicile : Les Sicules, les Sicanes et les Élymes.
Les Sicanes sont les premiers habitants mais ils furent repoussés vers la partie occidentale de l’île, lors de l’arrivée des Sicules qui venaient d’Italie par le détroit de Messine.


Les Sicules occupèrent la partie la plus riche de la Sicile sur les pentes de l’Etna et jusqu’à Syracuse.
La légende homérique, reprise par les Romains, affirme que les Élymes sont des descendants des Troyens qui quittèrent, sous la conduite d’Enée, la ville avant sa destruction par les Achéens lors de la célèbre Guerre de Troie, donc vers 1250 av. J.-C.
Les Élymes créèrent deux villes Eryx et Ségeste. Au fil du temps, les Sicanes et les Élymes ne firent plus qu’un seul peuple.

 

  • Les Grecs en Sicile (735-289 av. J-C.)

À partir de 735 av. J.-C., date de la première colonie fondée par des Grecs en provenance de Chalcis, la Sicile qui se trouvait jusqu’ici à l’écart des routes commerciales méditerranéennes va participer pleinement à l’histoire grecque, phénicienne puis romaine.
 
La colonisation de la Sicile a, au début, pour objectifs d’ouvrir des comptoirs pour le développement du négoce avec les populations locales et de construire des ports susceptibles d’abriter les navires de commerce qui remontent vers les villes Étrusques ou Ibériques.

 

C’est pour cette raison que toutes les villes construites à cette époque sont toutes des ports, à l’exception d’Eryx et de Ségeste. Syracuse naît en 734 av. J.-C. grâce aux colons corinthiens, Catane en 729 av. J.-C. grâce à ceux provenant de Chalcis, Gela en 689 av. J.-C. fondée par les Rhodiens et les Crétois, Sélinonte en 650 av. J.-C. par les colons de Mégara, Agrigente (Akragas) en 582 av. J.-C. par les Rhodiens.

Vers 550 av. J.-C., toute la côte orientale est ainsi colonisée par les Grecs qui par ailleurs ont bâti d’autres colonies dans toute la botte italienne dont le plus beau vestige est aujourd’hui la ville de Paestum située à quatre-vingts kilomètres au sud de Naples.

À cette époque, les rapports avec les populations non grecques, les Sicanes, les Sicules, les Élymes et tout particulièrement avec les Carthaginois d’origine phénicienne furent souvent très conflictuels sans pour autant, dans un premier temps, nuire au commerce qui profitait à tout le monde.
L’occupation grecque se traduisit par ailleurs par une évolution des mentalités, des croyances et de l’urbanisme importé des villes de la Grèce antique : Agora, zone portuaire, maisons à étage, échoppes, remparts, acropoles, palais, sanctuaires, temples puis théâtres.

 

L’arrivée de nouveaux colons grecs provoqua progressivement une extension vers l’intérieur des terres et de nouveaux rapports avec les Sicules qui furent souvent réduits à l’esclavage à la manière des Ilotes à Sparte ou des serfs dans l’occident médiéval.
De grands travaux d’urbanisation furent sans doute nécessaires pour l’irrigation des terres car la Sicile devint à partir de cette époque, une région exportatrice de blé, de fruits et de vins.

Les affrontements entre les villes, les révoltes des premiers habitants et les interventions des autres puissances façonnèrent l’histoire de la Sicile : la destruction des villes, le massacre de ses habitants et la chute de cette civilisation florissante au profit des Carthaginois, puis des Romains.

 

  • La courte période hellénistique en Sicile (289-278 av. J-C.)

Vers les années 450 av. J.-C., Syracuse était, avec Athènes, le symbole de la démocratie. C’est pourtant Athènes, sous le règne de Périclès, qui attaqua Syracuse lors de l’interminable guerre dénommée La Guerre du Péloponnèse” par les historiens. Cette guerre de 30 ans (de 431 à 404 av. J.-C.) entre Sparte et Athènes embrasa tout le monde grec et provoqua sa chute au profit des Macédoniens.

 

L’un des lointains descendants des héritiers d’Alexandre le Grand, Pyrrhus, le roi d’Épire intervint en Sicile. Il avait épousé la fille du tyran Agathocle de Syracuse lorsque ce dernier fut assassiné en 289 av. J.-C.
Pyrrhus, avoir battu les Romains près de Tarente, débarqua en 278 av. J-C. avec une armée de deux cents navires et de nombreuses troupes près de Taormina et perdit beaucoup d’hommes durant la traversée de l’épouvantable détroit de Messine.
Après deux ans de lutte sanglante, ce trublion dut se retirer de Sicile et mourut en essayant de prendre Argos.

 

  • La conquête romaine en Sicile (270-200 av. J-C.)

Lorsque le Tyran de Syracuse, Hiéron II conclut un accord avec les Carthaginois, puis, en 263 av. J.-C., avec Rome, il entraîna sa ville et toute la Sicile dans la longue lutte qui opposa les deux grandes puissances.
Les guerres puniques qui se traduisirent au final par la destruction de Carthage mirent fin à l’autonomie relative des états siciliens qui furent absorbés par l’Empire Romain.

 

2- Agrigente

  • Son histoire

Agrigente a été fondée en 582 av. J-C. par des colons rhodiens et crétois, venant de Gela, toute proche. Elle a été détruite une première fois par les Carthaginois en 406 av. J.-C.
La prospérité revenue, elle s’engagea dans la lutte contre Syracuse et Carthage. Les Romains, après leur victoire sur les ennemis d’Agrigente, occupèrent la ville qui, dès lors, subit le sort réservé aux autres villes de Sicile : celui d’une très longue mais inexorable décadence.


En effet, après la prise de Carthage, de la Grèce, de la Gaule puis de l’Égypte, les circuits commerciaux se déplacèrent et le blé de Sicile s’est vu concurrencé par celui de ces autres contrées.
Carrefour des civilisations, la Sicile en général et Agrigente en particulier fut également le carrefour des invasions. Les habitants connurent ainsi les Vandales, les Ostrogoths, puis les Byzantins lors de la reconquête entreprise par Bélisaire.
Les Arabes qui l’occupèrent en 827 en firent une tête de pont pour leur incursion vers le nord de la péninsule. C’est à partir de 1087 que les Normands lui rendirent une certaine importance en la désignant comme évêché.

 

  • Le site***

Les ruines antiques** sont imposantes. Elles forment un vaste ensemble, improprement appelé la « vallée des temples », alors qu’elles perchent sur un promontoire qui domine la plaine côtière et la route que vous empruntez pour y arriver si vous venez de Sélinonte ou de Gela.

Les temples se répartissent de part et d’autre de la petite route qui relie le bord de mer à la ville qui est perchée sur les premières rampes du plateau. Un parking, où il est parfois difficile de trouver une place sans filer la pièce à un Sicilien, se trouve à proximité des temples.

Ces temples doriques ont été construits par les Grecs qui avaient quitté la mère patrie devenue trop étroite pour la population nombreuse.

 

On peut penser que ces nouveaux émigrants avaient une âme de bâtisseurs de villes et de monuments qui devaient, en beauté et en grandeur, dépasser tout ce qu’ils avaient connu en Grèce continentale.

À l’époque, il fallait se mesurer au temple de Zeus d’Olympie qui était le plus vaste du monde antique, c’est pourquoi tous les temples les plus récents à Sélinonte ou à Agrigente ont une dimension un peu supérieure.

Vous avez l’occasion de découvrir le temple d’Héraclès* avec de nombreuses colonnes relevées, le temple de la Concorde** est le temple le mieux conservé des temples grecs d’Italie, car il a été transformé par la suite, comme de nombreux temples, en basilique chrétienne, puis celui de Junon** qui a été relevé de manière harmonieuse par les restaurations.

      photo Michel Ledeuil Agrigento le temple dHéraclèsphoto Michel Ledeuil : Agrigente le temple d'Héraclès
ITA04 105 Agrigentophoto Michel Ledeuil : Agrigente le temple de la Concorde     ITA04 112 Agrigento JunonPhoto Michel Ledeuil : Agrigente le temple de Junon

A l'autre extremité du site, vous découvrirez les vastes ruines du temple de Zeus olympien. Il n’était pas encore achevé lorsque la ville fut détruite par Carthage en 406 av. J-C. une maquette est présentée dans le musée archéologique**.

 

ITA04 118 Agrigento TélamonPhoto Michel Ledeuil : Agrigente les ruines du temple Zeus Olympien           

V-IT-2005-373-Le grand templePhoto Michel Ledeuil : musée d'Agrigente maquette du temple Olympien

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Photo Michel Ledeuil : temple des dioscures

                              

ll vous reste à admirer le beau temple* des Dioscures "Castor et Pollux", les fils mythiques de Zeus. Il a été relevé de manière élégante et est devenu le symbole touristique de la Sicile.

 

Ce temple dorique d'un superbe fronton supporté par 4 colonnes. L'architrave et les colonnes cannelées conservent des restes de stuc blanc qui recouvrait l'ensemble du monument.

 

Il était destiné à protéger le grès très fragile de l'usure du temps et donnait un effet marbré pour imiter les temples de marbre de la Grèce Antique comme le temple de Sounio ou le Parthénon par exemple.

 


Tout autour du temple, de nombreuses colonnes gisent à terre. Si elles étaient relevées, nous pourrions avoir une vision de la véritable dimension de ce temple, mais peut-être perdrait-il de son charme.

A proximité du temple, vous découvrirez plusieurs autels de sacrifice dont un circulaire qui devait être dédié à la déesse de la fécondité, Démeter.

 

Vous trouverez des hôtels et des campings à San Leone et de belles plages de sable fin qui vous permettront de profiter du soleil et d’une mer chaude. Le soir, il faut retourner dans la vallée des temples car ils sont illuminés.

 

3- Sélinonte

  • Son histoire

Sélinonte a été fondée en 650 av. J.-C. par les colons de Mégara.
Ce fut une cité très prospère avant d’être détruite par les Carthaginois en 409 av. J-C. tout contents de se débarrasser d’une ville qui leur faisait concurrence.

  • Le site***

Des trois grands temples situés à l’est de la ville et de l’acropole située à l’ouest, il ne reste plus que d’immenses amas de pierres dont certains blocs pèsent plusieurs tonnes.


De nombreuses colonnes d'un de ces grands temples ont été fort heureusement relevées et une partie de la cella a été reconstruite.


Le nombre de colonnes relevées permet d’apprécier la juste dimension du temple**.

 

La hauteur des colonnes, la surface des chapiteaux doriques qui soutiennent d’énormes pierres sur lesquelles étaient apposées des métopes. Tout est impressionnant.

 

 

      

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Photo Michel Ledeuil : Selinonte l'un des trois temples de l'acropole Est


880-Ital2006-selinuntte sur le temple G Photo Jeannine Ledeuil : Selinonte le grand temple de l'acropole est

 

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   photo Michel Ledeuil : Selinonte vue des ruines des temples de l'est

 

Les métopes** sont exposées dans une belle salle du musée archéologique de Palerme.

La visite est assez harassante. Si vous êtes pressés, vous pouvez vous contenter des trois grands temples de l’est, mais sinon, vous ferez le kilomètre qui vous sépare de la ville et de l’acropole. Emportez de l’eau, il fait chaud, mais quel plaisir !

 

De part et d’autre de l’acropole, dont il faut apprécier les gigantesques murs de soutènement, se situaient les deux ports, ensablés de nos jours. À partir de l’acropole, vous disposez d’une belle vue** sur l’ensemble des vestiges et de la côte sauvage du sud de la Sicile.

 

V-IT-2005-321-Selinunte-laplage Photo Michel Ledeuil : Selinonte : Les belles plages vues de l'acropole

             

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photo Michel Ledeuil Selinonte : sanctuaire de Demeter

 

Plus loin encore se situe le sanctuaire de Déméter. Les amateurs de marche à pied qui aiment la solitude et les moutons, et les connaisseurs apprécieront les restes importants de plusieurs temples sans péristyle.

 

  • La carrière de Roca di Cusa**

Elle est située à une vingtaine de kilomètres de Sélinonte. C’est à cet endroit qu’étaient fabriquées les énormes colonnes du plus grand des temples de l’est. S’il avait été terminé, il aurait été le plus grand temple de toute l’antiquité.

 

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photo Michel Ledeuil : Colonne de temple à Roca di Cusa

   

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photo Michel Ledeuil : Colonne de temple à Roca di Cusa

 

Après un parcours de quelques centaines de mètres, au milieu de la verdure, vous découvrez les colonnes** qui gisent un peu partout ou qui étaient en cours de taille. C’est impressionnant.

La dernière livraison n’a pas pu avoir lieu pour une cause épouvantable : la ville de Sélinonte a été entièrement détruite par les Carthaginois. La moitié de la population a péri durant l’assaut et l’autre moitié : hommes, femmes, enfants valides ont été conduits en esclavage à Carthage. On estime leur nombre à plus de vingt milles.

 

 4- Ségeste

  • Son histoire

Autrefois, Ségeste était une belle cité des Elymes, descendants selon Virgile, des Troyens rescapés du saccage de leur ville. Elle fut une grande rivale de Sélinonte et participa à sa destruction en 409 av. J.-C. après son alliance avec Carthage.

La ville fut détruite à son tour en 397 av. J.-C. par Agathocle, le tyran de Syracuse, après un long siège. La prise de Ségeste fut l’objet de massacres d’une incroyable férocité. Presque toute la population fut exterminée. Sévices, viols, tortures atroces infligées aux femmes, tueries généralisées, vente d’esclaves exposés nus au pied des remparts ont été racontés par des témoins oculaires qui participèrent au saccage.

  • Le site***

Il ne reste de cette brillante cité qu’un magnifique temple dorique et le théâtre antique.

Le temple est particulièrement bien conservé. Sa construction aurait commencé vers 430 av. J.-C. Son péristyle est au complet et ses 36 colonnes s’élèvent, au milieu des montagnes ravinées et brûlées par un soleil de plomb.
Même si les avis divergent sur ce point, il est probable qu’il n’était pas terminé lors de la destruction de la ville.

 

ITA04 074 SegstaPhoto Michel Ledeuil : interieur du temple des Elymes à Segeste

    

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Photo Michel Ledeuil : vue générale du temple des Elymes à Segeste

Le théâtre est situé à mi-pente sur la colline sur laquelle se trouvait l’acropole.


La cavea est bien conservée et la vue*** sur toute la région alentour est extraordinaire. Des fouilles sont en cours pour mettre à jour les maigres vestiges des autres bâtiments.


Pour monter jusqu’au théâtre, il est préférable de prendre les navettes qui vous évitent la fatigue qui vous priverait du plaisir de la visite.

 

    

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Photo Michel Ledeuil: Segeste le théâtre des Elymes

 

 5 - Syracuse

  • Son histoire

Les colons corinthiens arrivés en 734 av. J.-C. au sud-est de la Sicile choisirent l’île d’Ortygie pour construire la ville de Syracuse. Ils délogèrent les Sicules qui s’y trouvaient.
Grâce à cette position stratégique, disposant d’un port naturel avec un excellent mouillage, la ville se développa et devint une grande cité antique. Les Syracusains poussèrent alors leurs conquêtes vers l’ouest et se heurtèrent à Gela.


Vers 485 av. J.-C., Gélon, tyran de Gela, profitant des discordes internes, occupa la ville et en fit sa capitale. La ville atteignit alors son apogée. Allié de Théron, le tyran d’Agrigente, elle écrase la marine étrusque au large de Cumes (474 av. J.-C.) puis Gélon combattit les autres villes des Sicules, imposa son pouvoir à l’intérieur des terres.
Lors de la guerre entre Sparte et Athènes, la ville put repousser une attaque d’une armée athénienne qui fut mise en déroute avec la complicité des Sicules et de quelques bataillons spartiates.


Un autre tyran, Denys, fit construire des fortifications et des arsenaux. Mais, comme toutes les cités de la région, la ville ne put éviter d’être mêlée aux discordes ente les Carthaginois et les Romains. Alliée tantôt de l’un, tantôt de l’autre, elle tomba entre les mains des Romains en 212 av. J.-C. Archimède fut tué par un soldat durant l’assaut.
Syracuse fut reconstruite par les Romains mais rentra rapidement en décadence, car sa position stratégique avait dès lors une moindre importance.
Après l’écroulement de l’Empire Romain d’Occident, elle fût conquise par les Vandales puis pillée par les Ostrogoths et conquise par Byzance après la mort de Théodoric.
En 878, elle tomba aux mains des sarrasins qui la détruisirent presque entièrement. Elle se relèvera durant la domination normande et elle doit son développement actuel aux Aragonais qui chassèrent de la Sicile les Angevins.

  • Le site**

Il n’y a plus de vestiges des temples grecs ou romains. Ceux-ci ont été transformés, comme à Rome et dans bien d’autres villes, en basilique puis en église chrétienne.

Les vestiges antiques de Syracuse sont situés à l’est de la ville. Le théâtre** construit par Gélon. Il est, en grande partie, creusé dans la roche. Il fait 139 mètres de diamètre et ses soixante et une rangées de gradins pouvaient contenir plus de 15.000 spectateurs.

 

V-IT-2005-404-Théâtre-SyracusaPhoto Michel Ledeuil Syracuse : le théâtre antique     

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Photo Michel Ledeuil : Syracuse l'amphithéâtre romain

L’amphithéâtre fût construit après la conquête romaine. Une partie est taillée dans la roche et l’arène comporte encore les vestiges d’une piscine utilisée pour les jeux nautiques.

Entre ces deux vestiges, on peut découvrir les Latomies du Paradis* qui forment de belles et surprenantes cavités dans la carrière d’où étaient extraits les blocs de calcaire utilisés pour la construction des monuments de la ville.

Il est plaisant de visiter la grotte des cordiers* et l’oreille de Denys et de se promener au frais dans le petit parc qui borde les ruines.

 

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photo Michel Ledeuil : temple de Syracuse

            

Le musée archéologique** est l’un des plus beaux de la Sicile avec celui de Palerme.

 

Il présente un très grand nombre d’objets et sculptures découverts lors des fouilles, notamment une métope du grand temple. Cette métope représente la gorgone Méduse.

 

D'autres sujets, qui n'ont pas été retrouvés, ornaient probablement les autres métopes du temple.

Une belle maquette* du temple permet de découvrir sa structure classique et ses dimensions.

Notons également une grande statue d'Aphrodite qui est exposée dans l'une des salles, ainsi qu'un très grand nombre de vases de l'époque classique

 

 6- Taormina

      •  Son histoire

Les premiers colons grecs créèrent une ville à Naxos. Située à mi-chemin entre Catane et Messine, sur un site peu protégé de la mer et dont le développement est limité par la présence de la montagne abrupte, elle est vite tombée sous la domination de Syracuse qui en fit une colonie sicule.


Ces derniers quittèrent rapidement Naxos pour s’installer sur le promontoire sur lequel est construite la ville actuelle.
Taormina fut l’objet de multiples révoltes. Celle des Sicules contre le tyran de Syracuse Gélon, puis celle des esclaves qui résistèrent aux légions romaines pendant plusieurs mois, avant d’être poussés à la famine et exterminés.

 

La position stratégique du piton rocheux de Taormina lui valut un certain développement mais sa croissance resta faible.

 

    

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Photo Michel Ledeuil : Taormina, vue vers Giardini

 

      • Le site**

Des fouilles ont mis à jour quelques maigres vestiges du port de Naxos sans grand intérêt, même pour les spécialistes.
Par contre, le théâtre gréco-romain qui se trouve près du centre-ville à l'est du promontoire est l'une des ruines les plus prisées de Sicile en raison de sa remarquable préservation et par la beauté de son emplacement.


Il aurait été construit au troisième siècle av. J.-C., puis transformé par les Romains pour les jeux du cirque qu’ils préféraient aux joutes oratoires des tragédiens grecs.
C’est le plus vaste théâtre antique en Sicile après celui de Syracuse. Sa capacité est estimée à plus de cinq mille places. L’acoustique est exceptionnelle et le mur de scène est l’un des mieux conservés du monde antique.


Sa situation permet d’admirer de magnifiques vues*** sur tout le détroit de Messine et sur l’Etna, ce qui lui vaut le privilège d’être le site le plus visité de la Sicile.

 

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photo Michel Ledeuil : Taormina le théâtre avec vue sur l'Etna

    

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photo Michel Ledeuil : Taormina la cavea du théâtre antique

 

  Carte de Sicile