Olympie

Le site d’Olympie est le plus connu des sites archéologiques grecs. Situé au nord-ouest du Péloponnèse sur les rives de l’Alphée, il est resté célèbre pour ses jeux dédiés au dieu Zeus Olympien.

 6475-V10 Olympie Héra soubassementPhoto Michel Ledeuil : Olympie le temple d'Héra et la Tholos

 

Détails pratiques

Depuis de nombreuses années, il est impossible de se garer à proximité immédiate de l’entrée du site. Le mieux est d’arriver de bonne heure (si possible une demi-heure avant l’ouverture), mais vous aurez tout de même un kilomètre à faire à pied sur l’ancienne route bitumée.

Vous passez ensuite au-dessus du fleuve mythique Alphée (presque toujours à sec de nos jours), avant d’arriver devant les guichets.

Vous pouvez acheter un billet groupé pour le site** archéologique (commencez par là) et le musée***.

Il faut compter une heure et demie pour la visite du site et la même durée pour le musée.

Après avoir visité le site, vous pouvez vous rafraîchir ou déjeuner à l’ombre d’un sous-bois auprès de l’aubette située derrière le guichet. L’accueil est sympathique et les sandwiches très corrects.

Il y a également une belle cafétéria à l’entrée du musée, près du shop et des vestiaires.

 

Pour arriver de bonne heure sur le site, le mieux est de réserver un hôtel à proximité : à Olympie ou au bord de la mer, à Katokolon* ou à Zaharo.  

 

Les Jeux Olympiques

Ceux-ci se déroulaient tous les quatre ans à partir de 776 av. J.-C. Ils furent interdits par l’Empereur Théodose en 394 apr. J.-C. lorsque la religion chrétienne devint la religion officielle de l’Empire Romain.

De nombreuses autres cités grecques avaient également leurs jeux : Delphes, Argos, Némée et Dion, mais, de nos jours, ce sont les Jeux Olympiques qui restent les plus connus.

 

L’histoire d’Olympie

  • La préhistoire

Même si des traces d’habitat datant du néolithique ont été retrouvées, le site d’Olympie commença son développement qu’à l’époque mycénienne, lorsque les Étoliens construisirent un petit village dont la nécropole a été fouillée.

Le mythe de Pélops et d’Oenomaos qui prend place à cette époque laisse supposer que des jeux avaient déjà lieu à cette époque.

  • La période géométrique et archaïque

De nombreuses offrandes votives datant de l’époque géométrique (10e au 8e siècle av. J.-C.) démontrent qu’Olympie était déjà un centre religieux, cependant les premières constructions importantes datent de l’époque archaïque (7e – 6e siècles av. J.-C.).

L’intégralité des édifices : le temple d’Héra, le Bouleutérion, les trésors, le grand autel de Zeus et le stade primitif est édifié dans l’Altis qui est la partie sacrée du site.

  • La période classique

Malgré les guerres contre les Perses et la longue opposition d’Athènes à Sparte, cette période marque une profonde évolution artistique. On édifie alors le Grand Temple de Zeus, de nombreux autres trésors, des bains. On construit également le nouveau stade et un hippodrome qui se trouvent en dehors de l’Altis.

  • L’époque hellénistique.

La construction d’édifices monumentaux de caractère profane se poursuit durant la période d’occupation macédonienne : la Tholos, l’hôtel, la palestre, le grand portique d’écho, sont édifiés alors que les styles ionique et corinthien prennent le pas sur le dorique au niveau des chapiteaux.

De nombreuses statues sont dressées dans l’Altis. Il s’agit le plus souvent d’œuvre de propagande des successeurs d’Alexandre qui veulent marquer leur présence et démontrer leur attachement au monde grec. Les monarques de l’époque, qui se sont partagés l’éphémère empire d’Alexandre s’appellent, Antiochos, Antigone, Séleucos, Lysimaque et Ptolémée.

  • L’époque romaine. (1er av. J.-C. – 4e siècle apr. J.-C.)  

Le site poursuit son développement durant l’époque romaine. Bien que pillé par le général romain Sylla en 87 av. J.-C., le sanctuaire demeure prospère et atteint son apogée sous le règne d’Auguste.

En 267 apr. J.-C., sous la menace d’un raid de la tribu germanique des Hérules, on construit précipitamment un rempart pour protéger le temple de Zeus et la partie sud de l’Altis. Pour ce faire, les habitants utilisent les matériaux prélevés sur les Trésors, le Bouleutérion et le Léonidaion ce qui les endommage sérieusement.

  • La fin d’Olympie.

En 393 apr. J.-C. Théodose Ier abolit les Jeux Olympiques et trente ans plus tard, son successeur ordonne que tous les monuments dédiés aux anciens dieux soient incendiés après avoir été pillés.

Deux tremblements de terre en 522 et en 551 apr. J.-C. parachèvent la destruction des édifices d’Olympie.

 

La visite du site archéologique

Lorsqu’on pénètre dans le site, il faut tout d’abord bien se repérer pour retrouver les différents monuments dont les pauvres vestiges laisseront beaucoup de visiteurs insatisfaits.

Nous trouvons tout d’abord la Tholos** élevée sur l’ordre de Philippe II, le père d’Alexandre. Il s’agit d’un édifice ionien daté de 338 av. J.-C. Il s’agit de l’une des trois Tholos conservées avec celle de Delphes**, et celle toujours en cours de reconstruction d’Epidaure.

  • Le temple d'Héra*

Sur votre gauche se dresse le petit temple d’Héra* dont quatre colonnes ont été relevées. Ce qui surprend, pour ceux qui connaissent les magnifiques temples de Selinunte ou de Paestum, c’est sa petite taille.
Les colonnes de ce temple archaïque étaient d’ailleurs en bois et furent progressivement remplacées par des colonnes en pierre.

 

6465-V10 Olympie temple circulaire

Photo Michel Ledeuil : Olympie la Tholos de Philippe II

      

6460-V10 Olympie temple dHéra

Photo Michel Ledeuil : Olympie le temple d'Héra

 

Nous passons ensuite à côté de l’autel du temple d’Héra, puis devant les soubassements d’un édifice datant de l’époque proto-helladique (c’est-à-dire avant l’arrivée des Grecs, soit environ de 2.200 av. J.-C.).

Il est très difficile de retrouver trace de la majestueuse fontaine appelée le nymphée. Fort heureusement les panneaux explicatifs qui donnent une image de l’édifice initial vous permettent de mieux imaginer la splendeur de l’édifice.

  • Le stade olympique*

6490-V10 Olympie entrée du stade

Photo Michel Ledeuil : Olympie  les bases de piédestal et l'entrée du stade

      

La terrasse qui comporte les soubassements des trésors est en restauration, mais on peut regretter qu’aucun d’entre eux n’ait été relevé comme c’est le cas à Delphes avec le Trésor des Athéniens.

 

Face à vous, s’offre l’entrée du stade. Une partie de l’entrée voûtée du stade a été intelligemment relevée. Cette partie était recouverte d’un remblai et c’est par ce tunnel que les athlètes accédaient au stade.

 

Le stade* est un lieu mythique, même s’il peut décevoir les visiteurs qui auront tout à loisir de découvrir ceux de Messini***, de Némée* ou encore d’Epidaure**. Il n’y a aucun gradin et juste quelque trace de la tribune officielle.

 

 

6495-V10 entrée du stade

Photo Michel Ledeuil: l'entrée du stade olympique

       

6500-V10 Olympie le stade

Photo Michel Ledeuil: vue générale du stade olympique

 

Inutile de vouloir découvrir les traces de l’hippodrome. Son emplacement a été rendu à la végétation et à l’agriculture.    

 

  • Le grand temple de Zeus

V15-ITG-1645  Olympie le site le temple de Zeus

Photo Michel Ledeuil : les vestiges du grand temple de Zeus

    

Le gigantesque temple de Zeus qui fut édifié au centre de l’Atlis a inspiré toutes les autres villes antiques qui voulurent en construire de plus vastes (ce fut le cas à Agrigente et à Selinunte en Sicile).

 

Les pauvres vestiges engendrent une déception générale de tous les visiteurs. La colonne relevée depuis peu n’a rien apporté à la majesté de l’édifice et on trouve que les multiples colonnes qui gisent à terre permettraient, pour le moins, de reconstituer plus d’un tiers du péristyle du grand temple.

 

De surcroît, il est interdit de grimper sur le soubassement du temple et aucun échafaudage ne permet d’avoir une vue panoramique de l’édifice. En conclusion, si vous voulez voir un temple de Zeus, il vaut mieux aller à Némée dont plusieurs colonnes ont été relevées.

  • Les autres monuments.

Après la déception liée à la vision du temple de Zeus, il est parfois difficile de se motiver pour découvrir les autres monuments.

Il s’agit du portique de l’écho, du Bouleutérion, de la grande hôtellerie connue sous le nom de Léonidaion car il aurait été fondé par Léonidas le Naxien en 330 av. J.-C.

La cour centrale, entourée d’un portique, a été aménagée par les Romains qui créèrent un plan d’eau artificiel qui devait être bien agréable en donnant de la fraîcheur.   

 

V15-ITG-1650  Olympie le site vers lhôtel

Photo Michel Ledeuil : Olympie le Léonidaion ou grande hotellerie

      

V15-ITG-1660  Olympie le site  lhôtel

Photo Michel Ledeuil : Olympie le plan d'eau de la grande hotellerie

 

Les bains du Léonidaion sont assez bien conservés. Un peu plus loin se situe l’atelier de Phidias. Ses dimensions sont identiques à la cella du temple de Zeus. C’est dans cet édifice que le célèbre sculpteur aurait édifié la gigantesque statue chryséléphantine de Zeus.

 

Ce sont sur les bases de cet atelier que fut construite la basilique paléochrétienne. Il vous reste à voir l’hérôon et la palestre*.
La palestre est assez bien conservée et les nombreuses colonnes permettent de bien apprécier les vastes dimensions de l’édifice hellénistique.

 

V15-ITG-1675  Olympie le site

Photo Michel Ledeuil : Olympie atelier de Phidias et la basilique

       

V15-ITG-1685  Olympie le site la palestre

Photo Michel Ledeuil : Olympie la palestre du gymnase

 

Conclusion

Vous avez fait le tour et vous repassez devant la belle tholos avant de ressortir du site.

 

Vous découvrez les soubassements du gymnase qui est en cours de dégagement.

 

Ces fouilles manquent de lisibilité et avec l’argent dépensé il serait préférable de relever deux ou trois colonnes du grand temple de Zeus.

 

En conclusion, il faut venir de bon matin, se munir d'un bon guide ou avoir préparer auparavant votre visite.

 

Vous pouvez désormais aller reposer vos jambes en prenant un rafraichissement dans l'aubette située auprès des guichets avant d'entamer la visite du musée archéologique. 

    

V15-ITG-1720 Olympie le site lallée et la palestre

Photo Michel Ledeuil : Olympie les vestiges du gymnase et la palestre