Berlin ancienne galerie nationale

Le bâtiment néo-classique qui abrite l’une des plus belles collections*** d’Europe de sculptures et de peintures du dix-neuvième siècle est situé au milieu d’un parc dans lequel se dressent deux statues de bronze de grande qualité : celle qui représente une amazone* sur son cheval et une merveilleuse** Artémis prenant son bain.

 

Lorsque vous pénétrez dans le musée, c’est l’émerveillement. La première salle présente une série de bustes** néo-classiques, de marbre blanc, superbement présenté sur un fond sombre avec des colonnes de marbre noir et des décors brun foncé.

Elle présente également la célèbre statue des deux sœurs réalisée*** par Schadow et un ensemble d’œuvres qui font référence à la mythologie.

 

Les deux soeurs par schadow Photo Michel Ledeuil : Les deux sœurs Louise et Frédérique.

    

V9BER-736 statuePhoto Michel Ledeuil : musée des arts anciens : Prométhée et Zeus

 

Il y a un immense médaillon de marbre** qui représente Thésée qui emmène Andromède après l’avoir libérée du monstre marin qui apparaît en bas du médaillon. Pégase, le cheval ailé emmène la jeune femme, en état de choc, dont le visage marque encore la terreur de l’épouvantable fin qui lui était réservée. 

Thésée tourne vers elle un regard qu’il veut rassurant. À droite, un Amour ailé annonce la fin de l’histoire. Thésée sera récompensé de son acte de bravoure.

 

Une autre statue* nous montre Déméter et sa fille, la blonde Perséphone. La déesse de la fécondité qui, il y a quelque temps déjà, à montrer aux hommes comment faire germer les épis de blé, demande à sa fille de l’aider dans sa distribution.

Nous pouvons encore admirer, l’œuvre de Canova qui présente une Déesse** qui se sert de l’ambroisie d’un geste majestueux dans une coupe d’or, pour garantir son immortalité, la splendide Victoire*** réalisée par Daniel Rauch.

 

Nous pouvons encore admirer, l’œuvre de Canova qui présente une Déesse** qui se sert de l’ambroisie d’un geste majestueux dans une coupe d’or, pour garantir son immortalité, la splendide Victoire*** réalisée par Daniel Rauch.

 

V12BER-1370 bas reliefPhoto Michel Ledeuil : Thésée sauve Andromède du monstre marin

                     V12BER-1430 victoirePhoto Michel Ledeuil : statue de la Victoire réalisée par Daniel Rauch.

V12BER-1400 Eros et Psyche

Photo Michel Ledeuil : Psyché et le dieu Éros endormi

               

Le mythe de Psyché est illustré par trois statues. Celle dans laquelle elle profite du sommeil de son amant pour allumer une lampe à huile afin de percer le mystère qui l’entoure.

 

Elle découvre alors le jeune homme le plus radieux qu'elle n'ait jamais vu. Mais Psyché, captivée par la vue d’Éros, fait preuve de maladresse.

Une goutte d'huile brûlante tombe sur l'épaule du dieu endormi, qui se réveille aussitôt et s'enfuit, furieux d'avoir été trahi par sa bien-aimée.

 

Celle qui présente Psyché consolée par le Dieu Pan, après sa tentative de suicide et une autre, située dans une des alcôves du portail de l’entrée, nous montre le dieu de la communication Hermès, emmenant Psyché, pas trop rassurée et peut-être incrédule, vers l’Olympe.

 

V9BER-756 Psyché réconfortée

Photo Michel Ledeuil : Le Dieu Pan console Psyché

         

V12BER-1360B Hermes et Psyche

Photo Michel Ledeuil : Hermès emporte Psyché 

 

Dans les autres salles, vous découvrirez les toiles romantiques de David Friedrich, de Schinkel et de l’époque néo-réaliste avec son maître Liebderman et des œuvres de Krüger qui réalise de belles fresques d’événements d’époque comme les parades militaires qui attiraient tant de Berlinois.

Il y a plusieurs salles qui ne sont consacrées qu’à des œuvres de Menzel, avec notamment “The balcony room” réalisée en 1845, “The bedroom », réalisée deux ans plus tard, et le très célèbre “concert de flûte pour Frédéric le Grand à Sans-souci” qui date de 1851.

 

Ce tableau*** représente un concert donné par le roi en l’honneur de sa sœur que l’on voit compassée, assise sur le divan et entourée de proches. L’attitude de chaque personnage, musiciens ou membres de la famille royale est étudiée avec soin.

Les chandeliers et les nombreuses bougies sont les seules sources de lumière et donnent une ambiance feutrée qui prévalait le plus souvent dans les salons de Sans-souci.

Cet artiste a également été un peintre de son temps. Les "ouvriers dans l’aciérie" est une oeuvre puissante pour laquelle l’artiste s’est soigneusement documenté en visitant une aciérie en Silésie.

Par ailleurs d’autres œuvres de la même veine comme les fileuses** de Max Liebermann, sont des œuvres réalistes et poignantes. 

 

V12BER-1450 Manzel concert à sanssouci

Photo Michel Ledeuil : oeuvre de Manzel concert à Sans-souci

       

V12BER-1540A Liebermann les fileuse

Photo Michel Ledeuil : les fileuses de Max Liebermann

 

V12BER-1525 Pauline Charlotte Bendemann par Hübner

Photo Michel Ledeuil : Pauline Charlotte Bendemann

        

Le plus beau portrait*** est réalisé par Julius Hübner. Il est vrai qu'il l'a peint avec les yeux de l'amour puisqu'il s'agit de sa fiancée, la belle et gracile Pauline Charlotte Bendemann, sœur de l'artiste du même nom.

 

Il l’a rencontrée dans l’atelier de peinture de son ami. Elle a dix-neuf ans et elle a tous les attraits qui peuvent séduire le peintre.

 

Elle est belle, langoureuse, vive d’esprit, disponible. Il l’a représentée magnifiquement parée, avec un petit coffret à bijoux sur les genoux, dans lequel se trouvent des colliers et bracelets qu’elle n’a pas encore passés, ce qui donne une allure intime, presque érotique à l’affaire.


Ils vont se marier dans quelques mois et il prend ainsi possession, à l’avance, de sa tendre future épouse.

 

Lorsque j’ai vu ce tableau pour la première fois, en 2009, je me suis dit : Amélie de Bratorgue, c’est elle !

Elles ont le même âge, sans doute la même volupté cachée sous une apparente timidité qui vient soit de leur éducation, soit de leur volonté de se prémunir contre les courtisans.


C’est ainsi qu’elle s’est retrouvée sur la maquette des romans « La Comtesse de Retiro » et "La duchesse de Léticxia".

 

Vous déambulerez dans les salles, très intéressantes, consacrées à Arnold Böcklin qui représentent des œuvres fantastiques, comme l’île de la Mort** qui date de 1883 et qui fait penser, par l’inspiration sinon par la composition, à des œuvres préraphaélites.

Anselm Feuebach, est présent par le portait académique d’Anna Risi, femme qui l’inspira pendant plus de cinq ans.

Une large place est faite également aux peintres français : Delacroix, Courbet, Corot, Manet, Renoir notamment le beau tableau** représentant un intérieur bourgeois. Nous sommes en milieu d’après-midi. Une petite fille va jouer à la poupée avec sa grande sœur qui lui prépare un costume. Sur le divan, l’autre fille, sage et concentrée, lit un livre.

 

V12BER-1505 Renoir

Photo Michel Ledeuil : Oeuvre de Renoir
    

V12BER-1503 Manet

Photo Michel Ledeuil : Oeuvre de Manet

 

Manet a réalisé un double portrait de ses amis, les Guillemets. La jeune femme a posé une main alanguie et dégantée sur le dossier du banc alors que son mari ne peut s’en saisir puisqu’il fume le cigare. Le regard de l’homme semble pourtant exprimer le désir de l’autre alors que la jeune femme marque une apparente indifférence.

 

Vous terminerez peut-être par la magnifique statue** de Canova qui nous présente une jeune femme étendue voluptueusement sur un lit défait.

 

L’inspiration de la célèbre statue hellénistique représentant Hermaphrodite est évidente, mais je préfère cette jeune femme à cet homme avec un corps de femme que serai devenu le fils d' Hermès et Aphrodite après l'amour fou qu'il conçut pour une nymphe.

 

Voici une journée bien chargée, mais que de belles choses avez-vous vu !

                         

     V12BER-1520 Schadow jeune femme 

Photo Michel Ledeuil : jeune fille allongée de Canova


Si vous êtes trop fatigués, vous pouvez reprendre le bus n°100 pour revenir à proximité de la place Wittenberg, mais vous pouvez aussi aller détendre vos jambes en vous installant en terrasse pour déguster une bière et goûter un gâteau sur la Gendarmenmarkt, après avoir arpenté à pied les quelques centaines de mètres qui vous séparent de cette magnifique place.