Site de Michel Ledeuil

Rome Villa Borghèse

La villa Borghèse présente un grand nombre de tableaux de peinture et de sculpture des plus grands maître de leur époque. Les oeuvres fabuleuses de Canova, du Bernin et du Caravage font de cette galerie l'une des plus réputée d'Europe.

Préparer sa visite

Pour visiter la galerie Borghèse, il vous faut absolument réserver votre place. C’est la solution la plus sage car c'est souvent complet trois ou quatre jours à l'avance.

La visite doit être préparée minutieusement si vous ne voulez pas passer à côté d’œuvres qui vous intéressent car le temps de la visite est strictement limité à deux heures et il est inutile de vouloir tricher car les gardiens vous poussent vers la sortie.

Une astuce consiste à acheter quelques jours avant la visite, l'excellente documentation dont dispose le musée en allant dans le shop qui est libre d'accès. Vous le faîtes en profitant d'une promenade dans l'immense parc et de la visite que vous ferez au musée Canonica ou dans la galerie d'art moderne.

Les sacs sont rangés au vestiaire. Impossible (et tant mieux), de prendre une photo dans tout le musée, ce qui démontre qu’il est possible de faire respecter les interdictions pour la protection des œuvres si on s’en donne les moyens.

Il faut déambuler d’une pièce à l’autre en scrutant les plafonds et en analysant les relations avec les œuvres exposées. Une bonne connaissance de la mythologie grecque et de la guerre de Troie peut être un plus pour établir la relation entre les oeuvres exposées et les mythes qu'elles illustrent. 

A la fin de la visite, ou avant la visite, si vous êtes en avance, profiter de la cafétéria et faites un tour dans le shop pour feuilleter ou acheter les nombreuses documentations sur les artistes. La documentation sur le Bernin, par exemple est excellente et les reproductions des oeuvres sont de grande qualité.

Evocation de la guerre de Troie**

Dans la salle 1, la merveilleuse statue de Pauline Buonaparte*** réalisée par Canova est en relation avec la fresque du plafond qui présente Parîs, en berger, en train de faire le choix désastreux entre les trois déesses. La pomme de la discorde, Pauline la tient dans sa main et son allure n’est pas sans rappeler Aphrodite.

Dans cette même salle, se trouve un bas-relief très peu connu. S’il est intitulé la “fureur d’Ajax”, c’est bien, Cassandre, la fille aînée de Priam, qui va supporter, au-delà de l’imaginable, son courroux.

La scène provoque la gène ou l’effroi car on sait ce qui va se passer. Le viol, dans le pronaos du sanctuaire consacré à la déesse grecque qui a tout fait pour que Troie soit détruit. L'artiste de Tarente qui a réalisé ce bas-relief a mis beaucoup de mouvement dans entre Ajax qui tire la princesse troyenne en lui arrachant son péplos et Cassandre qui est agenouillée devant l'autel de la fille de Zeus.  

La guerre de Troie est également évoqué dans une des statues monumentales du Bernin. Il s'agit de la fuite d'Enée qui emmène son père Anchise et son fils Ascagne après la chute de la ville. Le père d'Enée transporte les statues des déesses troyennes du foyer, les Pénates.  

Les oeuvres du Bernin***

La galerie dispose de quatre oeuvres majeures du sculpteur.

Un David** réaliste saisi par le sculpteur au moment où il va lancer la pierre. Il sait qu’il n’a pas le droit à l’erreur car Goliath ne lui laissera pas une autre chance. Son visage présente toute la tension et la corde de la fronde est tendue à l’extrême.

Apollon a rattrapé Daphné** et la malheureuse nymphe, pour échapper au Dieu trop entreprenant se transforme en laurier. Le mélange du corps d’une grande féminité avec l’écorce qui commence à l’envelopper et les doigts qui se transforment en feuilles est extraordinaire. Là encore, l’artiste a su saisir l’instant du drame.

Une autre œuvre magistrale du Bernin constitue une autre scène empruntée à la mythologie. Hadès, amoureux fou de la fille de Déméter, l’enlève sans ménagement. Perséphone se débat car elle ne veut pas passer sa vie aux Enfers avec ce Dieu que l’on dit taciturne et sous la surveillance du Cerbère. Ce dernier, dans cette œuvre, a trois têtes et si l’on cherche à approcher, car nous voudrions bien intervenir, il y a toujours des crocs pour nous en dissuader.

Il s’agit d’une œuvre de jeunesse et elle est, malgré tout son désir de nous faire croire à la scène, la plus figée des trois. Les doigts d’Hadès qui s’enfoncent dans la cuisse de la jeune déesse démontrent cependant la vigueur avec laquelle il s’est saisi de la jeune femme.

Les statues du Bernin exposées à la villa Borghèse : David, Apollon et Daphné et l'enlévement de Perséphone par son mari Hadès

Les autres statues**

Dans chaque salle du rez-de-chausée, de nombreuses statues ou buste en marbre sont exposées, notamment dans la salle egyptienne avec la grande statue en marbre noir de la déesse Isis.

Nous pouvons citer également la très belle statue** datant du quatrième siècle av J.-C. représente Artémis**. L’intrépide déesse a mis ses atours de chasseresse et semble s’avancer vers nous, en portant son bras droit vers son carquois. Dans son autre main, elle devait avoir un arc qui a désormais disparu.

La chèvre Amalthée est la nourricière de Zeus. Sur cette oeuvre, il y a deux bambins alors que le mythe ne fait à allusion qu'à Zeus. Peut-être dans un souci d'équilibre, le Bernin a-t-il représenté un faune.

L'allégorie de la Vérité dévoilée par le temps atteint l'apothéose du Baroque que l'on retrouve dans d'autres oeuvres du Bernin.

Vous pourez découvrir également un bronze de taille moyenne qui représente le supplice de Dircé. Les fils d’Antiope sont en train de l’attacher aux cornes d’un taureau et on imagine la scène suivante avec frayeur.

Les Caravages***

La salle consacrée aux Caravages mérite à elle seule la visite. Le tableau le plus étrange représente Marie qui écrase un serpent avant que son fils puisse être en danger.   C’est le tableau qui présente la contre-réforme en marche. Luther est le serpent que l’on va écraser et puisque seul Jésus ne peut y arriver, Marie comme la Papauté après le concile de Trente, va s’en occuper.   Le tableau** en lui-même, au-delà du message, vaut la peine de s’y attarder. Marie en mère modèle, attentionnée et qui se penche afin de ne pas rater son coup.   Marie légère, est presque sensuelle et prude à la fois. Anne, en vieille ridée, suit la scène, à la fois confiante et crispée pourtant. Absence de fond, absence de perspectives.   Rien ne doit perturber le spectateur qui communie pour la réussite de l’entreprise de Marie.

Les autres tableaux**

Au premier étage se trouve l’une des plus belles galeries de peintures de Rome. C'est d'ailleurs par cet étage que je vous conseille de commencer la visite. Vous pourrez ainsi mieux mesurer votre temps et éviter la foule.     Tous les artistes sont représentés et avec des œuvres majeures.   Mes préférences vont toujours à la charmante Sybille de Cumes, au portrait d’homme d’Antonello de Messine, à la Danaé** du Corrège qui va recevoir, sous la forme d’une pluie d’or, la visite et la semence de Zeus, à la dame à la licorne de Raphael ou encore à l’amour profane et l’amour sacré du Titien.

Photo Michel Ledeuil : reproduction d’une toile du Corrège représentant Danaé

Visite du parc Borghèse**

Photo Michel Ledeuil : Temple dans le parc Borghèse		Photo Michel Ledeuil : Temple dans le parc Borghèse
Photo Michel Ledeuil : allée ombragée et temple de Diane dans le parc		Photo Michel Ledeuil: brasserie Casina del Lago dans le parc Borghèse