Préraphaélite

L'histoire des préraphaélites débute avec la rencontre entre Dante Gabriel Rossetti, William Holman Hunt et John Everett Millais à la Royal Academy. Considérant que l'art anglais était sclérosé par le conformisme académique, ils souhaitaient retrouver les tonalités claires, vives et chantantes des grands maîtres italiens ou flamands d'autrefois.

 

 

Les origines du mouvement.


L'histoire des préraphaélites débute avec la rencontre entre Dante Gabriel Rossetti, William Holman Hunt et John Everett Millais à la Royal Academy. Considérant que l'art anglais était sclérosé par le conformisme académique, ils souhaitaient retrouver les tonalités claires, vives et chantantes des grands maîtres italiens ou flamands d'autrefois.

 

Ils passaient leurs soirées à contempler un recueil de gravures des fresques des maîtres primitifs italiens toscans et à se moquer du maniérisme des peintres de la Renaissance italienne qui ont oublié les fondements de l'art et le respect des textes qu'ils étaient sensés illustrés.

 

En 1847, ils débattirent dans l'atelier de Millais, de l'une des œuvres les plus représentatives du talent de l'artiste Raphaël :  la Transfiguration qui est exposée aujourd'hui à Rome dans les musées du Vatican.


Ce tableau avait, à leurs yeux, marqué un pas décisif vers la décadence de l'art à l'époque de la Renaissance italienne en l’opposant ainsi à ceux du quattrocento.


Leurs critiques étaient acerbes : l’absence de réalisme et de simplicité dans la gestuelle, les poses pompeuses des apôtres et l’attitude dédaigneuse du sauveur, présentation caricaturale de Moïse. 

 

         La transfiguration de Raphaël

 
Millais, Hunt et Rossetti fondèrent officiellement la confrérie en 1848, avant d’être rejoints par James Collinson, le sculpteur Thomas Woolner et les critiques d'art William Michael Rossetti et Frederick George Stephens, auxquels se joindront par la suite Walter Deverell, Arthur Hughes et Charles Allston Collins.


Les objectifs

Guenievre et Iseult aux blanches mains par William Morris en 1862           

Les préraphaélites se donnèrent pour dessein de rendre à l’art un but fonctionnel et moral.


Ils voulaient retrouver la pureté artistique des primitifs italiens, prédécesseurs de Raphaël, notamment en imitant leur style. Ils privilégiaient le réalisme, le sens du détail et les couleurs vives.


Ils souhaitaient également donner un nouveau rayonnement à l’art anglais par une littérature romanesque qui mettrait en exergue les qualités morales supposées provenant des légendes arthuriennes ou de sources antiques.


En 1850, ils publièrent une revue périodique, The Germ dont seuls quatre numéros virent le jour, dans laquelle ils exposaient la théorie de leur mouvement.

 

L'importance des femmes


Dans l'art préraphaélite, les femmes sont vues à la fois comme des anges salvateurs, telle la Béatrice de Dante, ou comme des beautés dangereuses comme Médée.


Les femmes représentées sont Anne Ryan, Ellen Frazer, Elisabeth Siddal, Annie Miller ou Jane Morris. Plusieurs d'entre elles ne sont pas que modèles mais aussi artistes elles-mêmes, telles qu'Elisabeth Sidall, Jane Morris, Marie Spartali, Emily Hunt, Rebecca Solomon ou Maria Zambaco.

 

L’histoire du groupe


Les expositions qu’ils firent en 1849, 1850 et 1851 à la Royal Academy furent très critiquées par les partisans de l’art victorien.  
Cependant le journaliste John Ruskin prit la défense de la jeune confrérie par deux lettres restées célèbres qu'il avait envoyées au magazine Times et qui permirent de réhabiliter la popularité des artistes. Au Salon de 1852, The Huguenot et Ophelia de Millais reçurent un succès important et Hunt triomphait avec The Light of the World.


Les préraphaélites vécurent l'apogée de leur triomphe lors de l'Exposition universelle de 1855 qui eut lieu à Paris. À partir de 1857, la confrérie se disloqua. Les peintres du début prirent des chemins différents : Woolner partit chercher fortune en Australie, Hunt voyagea en Palestine, Collinson se réfugia dans un couvent et Millais fut élu membre associé de la Royal Academy of Arts, tandis que Rossetti continua dans la veine archaïsante des premiers tableaux préraphaélites.


Rossetti tenta de refonder la confrérie qui vit l’arrivée notamment d'Edward Burne-Jones, de William Morris et de Frederick Sandys. Mais ce qu’on nomme communément la « seconde génération » ne respectait plus aussi scrupuleusement le précepte de représentation fidèle de la nature.

 

Beaucoup d'entre eux furent photographiés par leur contemporaine Julia Margaret Cameron, pionnière de la photographie, qui s'inspira de leur mouvement dans ses propres travaux et Marie Spartali Stillman réalisa de nombreuses œuvres qu’elle exposa aux États-Unis.

 

Impressions personnelles

J'ai découvert un grand nombre des oeuvres préraphaélites en 2009 lors de l'excellente exposition temporaire réalisée à Stockholm.

 

L'affiche présentait le portrait de Dante Gabriel Rossetti, le peintre resté fidèle à son idéal, et la "Vanité" peinte par Cadogan Cowper en 1907.

 

Cette belle jeune femme m'a tout de suite fait penser à Lucrèce Borgia et j'ai été immédiatement attiré par ce magnifique tableau.

 

Il n'y a pas d'école préraphaélite, mais un groupe d'artistes, peintres, poètes, écrivains, hommes et femmes qui se révoltent contre la vision traditionnelle de l'art anglais de l'époque victorienne comme le feront plus tard les artistes de la Sécession à Vienne contre celui sclérosé des Habsbourgs.

 

Derrière chaque tableau il y a une histoire d'un artiste torturé, en rupture ou tout simplement amoureux ou encore déprimé après la mort d'un être cher comme le sera Rossetti après le décès de sa femme Elisabeth Siddal.

 

 

 

        



     
La vanité réalisé en 1907 par Cadogan Cowper

 

Quelques illustrations

 

eveille de la concience par Hunt en 1853                              oeuvre de John Melhuish Strudwick en 1906                                    Flora par Edward Burne Jones en 1885
 L'éveil de conscience à William Hunt en 1854  oeuvre de John Melhuish Strudwick en 1906  Flora par Edward Burne Jones en 1885

 

Elisabeth Siddal comme Ophelie             Lady of Skalott
le suicide d'Ophélie réalisé par Millais avec Elisabeth Siddal comme modèle The Lady of Shalott par John William Waterhouse