Présentation
Hélène de troie
Reine de Sparte
Pourquoi a-t-il fallu qu’Homère fasse de moi une femme fatale qui, par son comportement déplorable, aurait provoqué une guerre entre les deux plus grandes puissances de la mer Égée ?
La misogynie des Grecs en ces temps reculés n’avait d’égal que celle des dieux. Ils les avaient inventés et les craignaient pourtant.
Ils ont transformé une dispute entre femmes pour savoir qui était la plus belle en querelle entre trois déesses pour une pomme qui aurait été jetée par une déesse maléfique.
Il est vrai que mes cheveux blonds, si rares à l’époque, mon teint juvénile, mon sourire, mon esprit éblouissaient les membres des délégations. Cassandre et Andromaque qui étaient brunes étaient jalouses.
J’étais la reine de Sparte et je n’ai jamais été à Troie. On s’est servi de la nuit que j’ai passé dans les bras de Pâris lors des fêtes d’Aphrodite pour faire de moi une femme volage et écervelée. C’est bien mal me connaître.
C’est ainsi qu’Hélène raconte sa vie, ses joies, ses peines, les sentiments qu’elle éprouve pour son mari, Ménélas, et sa fille Hermione. Nous découvrons à travers ce roman une femme vive, rieuse, moqueuse, amoureuse aussi, et la véritable histoire de la guerre de Troie et celle des Achéens jusqu’à la destruction de leur capitale Mycènes par les Doriens.
Notes de l’auteur
Cela faisait longtemps que j’avais envie de raconter la mythique guerre de Troie afin de rétablir, à partir des textes anciens, la vérité historique.
Par ailleurs, je me suis intéressé à Hélène, la reine de Sparte, la plus belle femme de son époque.
Homère et de nombreux écrivains en ont fait une femme fatale, volage, écervelée, soumise à ses pulsions. Ceci me paraissait peu plausible et la misogynie et les fantasmes qu’elle suscite ont fait d’elle cette femme qui fuit en une nuit, son mari, sa fille, son royaume, pour se jeter, nue, dans les bras de Pâris.
C’est tellement grotesque qu’il m’a fallu tout d’abord établir le contexte qui aboutit au mariage arrangé de cette jeune princesse, à ses relations avec Ménélas, son mari, à son avènement comme reine de Sparte alors que sa jeune sœur, Clytemnestre, devient à Mycènes, la femme d’Agamemnon.
Je me suis persuadé qu’Hélène n’a jamais été à Troie. D’ailleurs, Euripide, dans sa tragédie « Hélène » qui prétend que Pâris n’a ramené d’elle que son fantôme et qu’elle est partie en Égypte, sur la terre de ses ancêtres : Ce beau fleuve est le Nil aux eaux pures, ne dit pas le contraire.
Dès lors, il me fallait trouver des explications plausibles sur sa disparition alors que la guerre fait rage sous les murs de Troie, puisque Ménélas a réellement cru qu’elle s’était enfuie au point d’aller se plaindre à son grand frère Agamemnon, à Mycènes.
Et puis, comment se ferait-il qu’Hélène et Ménélas se retrouvent unis à Sparte, après la fin de la guerre lors de la réception de Télémaque, le fils d’Ulysse, comme nous l’indique Homère dans l’Odyssée ?
J’ai trouvé une manière originale de narrer l’ensemble des faits. Hélène nous raconte sa vie, ses joies, ses peines, ses instants de folies, les rapports qu’elle a entretenus avec sa fille Hermione, les princesses Cassandre et Andromaque, avec son terrible neveu Oreste, avec Pâris, avec ses parents Tyndare et Léda, avec les dieux qui la guident ou l’épouvante.
Tout au long du récit, elle relate le stratagème de Tyndare, la pomme de la Discorde, son enfantement et sa désolation de mettre au monde une file, les fêtes d’Aphrodite, son voyage en Égypte, le retour de son mari Ménélas à la fin de la guerre de Troie, l’horrible assassinat de sa sœur Clytemnestre par son fils Oreste, la mort de Cassandre égorgée à Mycènes, celle d’Andromaque et de son amant, Néoptolème, qui est le fils ou le demi-frère d’Achille.
Nous découvrons également sa vie de tous les jours, ses relations avec ses suivantes, et les déférents épisodes de la guerre de Mysie, puis de la guerre et l’agonie de Troie grâce aux échanges qu’elle a avec son mari.
Nous avons une image d’Hélène éternellement jeune. Mais elle a déjà 36 ans à la fin de la guerre de Troie, plus de quarante lorsqu’elle marie sa fille. J’ai d’ailleurs établi, en annexe du roman, l’âge probable d’Hélène tout au long des évènements qui nous sont rapportés.
Les personnages
Principaux personnages mythologiques :
Atrée : roi de Mycènes, père d’Agamemnon et de Ménélas
Agamemnon : roi de Mycènes, chef de la coalition des Achéens contre Troie, assassiné à Mycènes par Egisthe ou Clytemnestre.
Andromaque : princesse mysienne, épouse d’Hector, otage de Néoptolème dont elle devint la maitresse, assassinée sous les ordres d’Oreste ou de Ménélas selon les sources.
Antiloque : fils aîné de Nestor. Il aurait participé au complot visant à ruiner la réputation d’Hélène, tué durant la guerre de Troie.
Achille : fils de Thétis, guerrier invincible sauf au talon gauche. Il a été tué par Pâris.
Amphitrite : néréide, femme du dieu Poséidon.
Arymène : chef de la garde du royaume de Messénie.
Briséis : esclave et maitresse d’Achille.
Cassandre : princesse troyenne, fille aînée de Priam, prêtresse de Loxias. Elle a le don de prophétie. Otage d’Agamemnon après la prise de Troie. Assassinée par Clytemnestre à Mycènes.
Chrysés : grand prêtre de Poséidon en Mysie.
Chryséis : fille du grand prêtre Chrysés. Emmenée par Agamemnon en esclavage après la destruction du royaume de Mysie.
Clytemnestre : sœur cadette d’Hélène, épouse d’Agamemnon qu’elle fit assassiner lors de son retour de la guerre de Troie à Mycènes.
Cnossia : esclave crétoise et maitresse de Ménélas, elle accoucha d’un fils Xenodamos.
Dioclès. Roi d’Arcadie, père d’Orsiloque.
Enée : fils du régisseur de Troie Anchise. Ami de Cassandre dont il est épris. Il est chargé d’évacuer la population civile avant le sac de Troie. Ses descendants auraient bâti Rome.
Eurydice : femme de Nestor et reine de Messénie. C’est la mère de Polycaste, d’Antiloque et de Pisistrate.
Eurymédon : chef de la garde d’Hélène à Sparte. Elle l’épousa après la mort de Ménélas.
Eetion : roi de Mysie et père d’Andromaque.
Hector : fils de Priam, général en chef des armées troyennes. Il fut tué par Achille.
Hécube : femme de Priam et mère d'Hector, de Cassandre et de Pâris.
Hélène : reine de Sparte. Elle aurait été enlevée par Pâris. Elle est connue dans la littérature sous le nom d’Hélène de Troie.
Hermione : fille d'Hélène et de Ménélas. Elle épousa Néoptolème puis Oreste. Elle devint reine de Sparte après la mort d’Hélène.
Iphigénie : fille d’Agamemnon et de Clytemnestre. Elle fut sacrifiée à Aulis sur l’ordre de son père pour obtenir des vents favorables.
Léda : femme de Tyndare, mère d’Hélène et de Clytemnestre. Elle fut aimée de Zeus lui-même.
Mégapenthès, fils aîné de Ménélas qu’il a eu d’une esclave morte en couche.
Néoptolème : fils (ou demi-frère) d’Achille.
Nestor : roi de Messénie, père d’Antiloque et de Polycaste. Il résidait à la Pylos des Sables où on a retrouvé les vestiges de son palais.
Oreste : fils d’Agamemnon et de Clytemnestre. Il tua sa mère, puis Néoptolème et Andromaque et épousa la fille d’Hélène, Hermione.
Orsiloque : fils du roi d’Arcadie, Dioclès, et mari de Polycaste.
Pâris : frère d’Hector, aurait enlevé Hélène de Sparte. Responsable de la mort d’Achille tué d’une flèche dans le talon, a été tué durant la prise de Troie.
Patrocle : ami et cousin d’Achille. Il fut tué par erreur par Hector.
Penthésilée : Reine des Amazones, alliée des Troyens, a été tuée par Achille sous les murs de Troie
Pisistrate : fils de Nestor et son successeur sur le trône de la Pylos des Sables.
Priam : roi de Phrygie (ou de Troade) dont la capitale est Ilion (ou Troie). Il a été tué durant la prise de Troie.
Polycaste : l’une de fille de Nestor. Elle n’apparait qu’une seule fois dans l’odyssée lors de la visite de Télémaque à Pylos lorsqu’il vient prendre des nouvelles de son père.
Tyndare : roi de Sparte, époux de Léda, père d’Hélène et de Clytemnestre.
Thésée : fils d’Égée, tue le Minotaure grâce à Ariane, devient roi d’Athènes à son retour de Crête, combat puis épouse Antiope, reine des Amazones avec laquelle il a un fils, Hippolyte. Devenu veuf, il épouse la sœur d’Ariane, Phèdre.
Xenodamos : fils de Ménélas et de Cnossia, il fut admis à la cour, appris le métier des armes et chef de la garde rapprochée d’Hélène.
Tisaménos : fils d’Oreste et Hermione, dernier roi de Mycènes.
Thétis : néréide, mère d’Achille.
Personnages romanesques
Clyatos : gouvernante de Clytemnestre.
Clyméné : nourrice puis gouvernante d’Hélène.
Chryménos : suivante de Polycaste.
Epioné : suivante favorite d’Hélène.
Iaecos : esclave troyenne faisant partie de la suite de Cassandre, ramenée par Ménélas et devenue la suivante d’Hélène.
Inachos : esclave et suivante d’Andromaque.
Les dieux de l’Olympe intervenant dans le réci
Aphrodite : déesse de la beauté et de l’amour.
Arès : dieu des carnages, amant d’Aphrodite.
Artémis : fille de Zeus et de Léto, déesse de la chasse, de la virginité, sœur d’Appolon.
Apollon : fils de Zeus et de Léto, frère d’Artémis, dieu de la musique, de l’art et de la beauté masculine.
Déméter : déesse de la fécondité, sœur de Zeus, mère de Perséphone.
Dionysos : dieu du Vin de la Nature régénérée et du théâtre.
Hadès : dieu des Enfers.
Héra : sœur et femme de Zeus, déesse du mariage.
Perséphone : femme d’Hadès, déesse de la fidélité et de l’amour conjugal, fille de Déméter.
Poséidon : frère de Zeus, dieu des tempêtes, des sources, des séismes. Il est marié avec une néréide : Amphitrite.
Lieu :
Théra : ancien nom de l’ile de Santorin.
Pont-Euxin : ancien nom de la mer Noire.
Tauride : ancien nom de la Crimée.
Hellespont : le détroit des Dardanelles.
Phrygie ou la Troade : royaume dont la capitale est Troie ou Ilion.
Ilion : l’autre nom de la ville de Troie.
Aulis : lieu situé en Béotie, face à l’Eubée à l’endroit où Iphigénie a été sacrifiée
Les illustrations
En cours de rédaction
Contexte historique
Le roman prend pour hypothèse que les guerres de Mysie et de Troie se sont déroulées, sur une période de dix années, entre 1260 et 1250 av J.C.
Les faits qui nous sont relatés se déroulent donc à la fin de la période achéenne et lors de l’arrivée des Doriens.
Les grandes périodes de l’histoire ancienne des Grecs sont rappelées ci-dessous.
L’arrivée des Grecs anciens (2.000 – 1750 av J-C)
Les grecs, peuple originaire de la vallée du Danube, envahissent la péninsule grecque en l’an 2.000 av J-C et détruisent les fondements de la civilisation appelée improprement cycladique.
Cette civilisation connue sous le nom de minoenne disparaît du Péloponnèse mais se maintient en Crête et dans les îles des Cyclades jusqu’à l’explosion du volcan de Santorin en 1540 av J-C et l’épouvantable tsunami qui s’en suivit.
L’arrivée des Achéens (1750 - 1200 av J-C)
Les Achéens envahissent le Péloponnèse et se fondent tout d’abord avec les populations déjà installées. Ils se répartissent en différents royaumes qui restent cependant solidaires entre eux.
Après l’explosion du volcan de Santorin, ils dépouillent les villes des Cyclades, de Chypre et de Crête qui ont échappé au cataclysme. Certaines familles s’installent même dans le delta du Nil : Les Danaéens qui règnent également sur Sparte.
Ils construisent alors les palais qui sont cités par Homère : A Mycènes, à Pylos, à Tyrinthe, à Asini, à Sparte entre autres. Les fresques que les archéologues ont retrouvées sont directement inspirées de l’époque minoenne.
Ils détruisent progressivement les autres royaumes situés sur la rive orientale de la mer Egée. Le royaume de Mysie tombe dix ans avant le début de la guerre de Troie. C’est donc un fidèle allié de la Phrygie qui disparaît et Andromaque qui en est originaire a connu la destruction de la capitale et la mort de son père.
En 1260 av J-C, les Phrygiens restent seuls mais leur puissance provient du contrôle des Dardanelles et du Bosphore et du commerce avec l’Egypte, les Hittites et les peuples de Crimée.
Les Achéens prennent le prétexte de l’enlèvement d’Hélène, la reine de Sparte, par l’un des fils de Priam, pour déclarer la guerre à Troie. La ville est détruite en 1250 av J-C.
Les Achéens sont à leur apogée mais attirent des convoitises de la part des peuples grecs situés plus au nord.
L’arrivée des Doriens (1200 - 300 av J-C)
Les Doriens détruisent les palais achéens. Le Péloponnèse et l’Attique tombent dans une longue période de dégénérescence.
De nouvelles villes se relèvent progressivement. C’est le cas d’Argos, de Corinthe, de Thèbes, Athènes aussi.
Les artistes fuient la barbarie dorienne, ils accompagnent les migrants et glorifient la civilisation grecque en Sicile dans le sud de l’Italie et sur la côte asiatique.
Homère magnifie donc dans l’Odyssée, une civilisation disparue. Celle des Achéens, celle des Grecs triomphants.
A partir de 600 av J-C, une nouvelle civilisation ressurgit. Les premiers temples doriques sont élevés dans tous les territoires Grecs. Vers 450 av J-C, les temples et les sanctuaires de Delphes, d’Epidaure, d’Olympie se développent progressivement.
Malgré les guerres incessantes entre les cités grecques, connues dans l’Histoire sous le nom de guerre du Péloponnèse entre Sparte et Athènes, la civilisation grecque atteint son apogée.
Datation et âge d’Hélène de Sparte.
Dans ce roman, il est admis qu’Hélène a déjà 26 ans lors de la déclaration de la guerre de Troie, que nous situons en 1260 av J-C. et 36 ans à la fin de la guerre avec le retour de Ménélas en 1250.
A la fin du roman, pour éviter son assassinat par son neveu et gendre, Oreste, elle se suicide alors qu’elle a environ 60 ans, soit aux environ de 1225 av J-C. et 25 ans avant la destruction de Mycènes et de Sparte par les Doriens.
Commentaires des lecteurs
Sylvain.
Un livre original. une belle manière pour découvrir la guerre de Troie
Valérie.
J'ai découvert un visage d'Hélène de Troie que je ne connaissais pas du tout. J'aime bien le style. On s'y croirait.
Gérard.
Je ne m'attendais pas à découvrir la guerre de Troie de cette manière. pas besoin de connaitre la mythologie pour être passionné par cette aventure.
Chantal.
J'ai découvert un monde antique que je ne connaissais pas. Il faut s'accrocher; j'aime bien les passages avec les échanges entre Hélène et ses suivantes. Avec Polycaste aussi.
Catherine.
Je ne savais pas qu'Hélène de Troie avait eu autant d'aventures. une belle découverte.
Sébastien.
Démontrer qu'Hélène de Troie n'a jamais mis les pieds à Troie, il fallait le faire. J'aurai bien aimé participer aux fêtes d'Aphrodite en sa compagnie.
Nicolas.
Une manière très originale pour nous faire découvrir la guerre de Troie et tous les mythes qui s'y rapportent.
Beaucoup de scènes poignantes comme le sacrifice d'Iphigénie et l'assassinat de Clytemnestre par son propre fils.
Aurélie.
Original, original, original. Hélène est très vivante dans ce roman. On a envie d'être à ses côté.
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