Delphes musée archéologique

Ce magnifique musée abrite les objets retrouvés lors des fouilles réalisées dans les sanctuaires. C'est l'un des trois musées archéologiques à voir absolument, avec le musée archéologique national à Athènes et celui d'Olympie.

Toutes les informations fournies à côté des statues ou autres oeuvres exposées sont en français et sont de grande qualité. Prenez votre temps pour la visite car il vous sera impossible d'effectuer un deuxième tour.

Si vous êtes gênés par un groupe, patientez ou écoutez les explications fournies par le guide. J'ai remarqué depuis quelques années que le niveau des guides avait progressé et vous serez peut-être plus attentif que la majorité des membres du groupe qui préféreraient être à la plage.

 

 

La salle du sphinx et de Siphnos***

Dans cette salle, sont exposés le célèbre Sphinx et les vestiges du trésor de Siphnos.

Le Sphinx, majestueux et inquiétant, coiffait la colonne des Naxiens. Cette colonne mesurait douze mètres de hauteur. Elle était située au pied du temple d'Apollon.

 

Le Sphinx devait frapper les esprits des pèlerins sur lesquels il jette un regard énigmatique. Le mythe d'Oedipe qui le terrassa non loin de là était connu et impressionnait d'autant plus.

     

Le chapiteau sur lequel il repose est ionique, ce qui constitue une nouveauté pour l'époque. Il date de 560 av. J-C. au moment ou la majorité des temples était dorique.

 

Dans la même salle, sont exposés les magnifiques fragments des reliefs du fronton du trésor de Siphnos et de la frise qui entourait le bâtiment.   

 

Je vous conseille d'observer tout d'abord le dessin qui restitue l'ensemble du petit temple, avec ses caryatides dont les têtes sont exposées dans la même salle.

 

Vous pourrez ensuite déambuler à votre aise devant les restes du fronton et de la frise qui occupent trois des quatre murs de la salle.

 

Si vous vous intéressez à la mythologie, vous découvrirez tour à tour, sur les frises, un exploit d'Héraclès, la discussion des Dieux sur le sort de Troie, la lutte des nouveaux dieux contre les Géants.

 

Les deux autres frises sont moins bien conservées.

 

     

 

         

2013-ITAL 3340 Delphes  musée le sphinx

Photo Michel Ledeuil : Le sphinx de Delphes

2013-ITAL 3345 Delphes reconstitution du trésor de Sifnos

Photo Michel Ledeuil : reconstitution du trésor de Siphnos

                   

2013-ITAL 3350 Delphes trésor de Sifnos le fronton

Photo Michel Ledeuil : fragments du fronton du trésor de Siphnos

 

2013-ITAL 3355 Delphes  musée la frise de Sifnos

Photo Michel Ledeuil : fragments de la frise du trésor de Siphnos

      

2013-ITAL 3360 Delphes trésor la frise de Sifnos

Photo Michel Ledeuil : fragments de la frise du trésor de Siphnos

 

Les autres salles**

2013-ITAL 3385 Delphes les Kouros

Photo Michel Ledeuil : les kouros jumeaux

           

La salle numéro 3 est dominée par la présence des deux Kouroi placés côte à côte, comme le veut le mythe auquel ils se rapportent.

 

Il s'agit de statues archaïques qui expriment la force des deux jeunes gens qu'ils représentent. On connaît leurs noms : Cléobis et Biton. Le sculpteur est d'origine argienne. Il s'agit de Polymédès dont le nom est gravé sur le socle des kouroi.

 

Selon la légende, Cléobis et Biton seraient les fils de la prêtresse d'Héra. Celle-ci devait rejoindre le sanctuaire d'Héra situé à huit kilomètres d'Argos. Il s'agit de l'Héraion dont on peut visiter gratuitement les vestiges.

 

Comme les boeufs qui devaient tirer le char de leur mère tardaient à revenir des champs, les deux jeunes gens prirent leur place et conduisirent leur mère jusqu'au temple d'Héra.

 

Le peuple d'Argos qui assistait à la procession loua leur courage et leur mère pria à la déesse Héra de leur offrir la plus belle des récompenses.

 

Cléobis et Biton s'endormirent dans le sanctuaire et ne se réveillèrent jamais. Les Argiens commandèrent les statues qu'ils offrirent à Delphes, pour montrer aux prêtres d'Apollon combien la jeunesse d'Argos était valeureuse. 

   

 

 

Alors que les fouilles du sanctuaire d'Apollon étaient pratiquement terminées, les archéologues ont découvert, en 1939, trois statues chryséléphantines.

Elles avaient été cachées dans un dépôt situé sous la Voie Sacrée.

 

Une vitrine présente les statues d'Apollon et d'Artémis. Le dieu Apollon est assis sur son trône. Les cheveux sont stylisés à l'aide d'une feuille d'or et de deux tresses en or qui lui tombent sur la poitrine.

Les rosaces et les autres feuilles d'or décorées au repoussé de figures d'animaux ornaient les vêtements du dieu. 

La tête d'Artémis à droite de la vitrine est ornée de boucles d'oreille en or en forme de rosace.

Un bras a également été retrouvé, avec un bracelet en or. Les autres parements décoraient les vêtements de la déesse. 

La troisième statue représentait leur mère Léto.

 

     

2013-ITAL 3395 Delphes les statues chriséléphantines

Photo Michel Ledeuil : Musée de Delphes statue chryséléphantine

 

V14-ITG 4985 Delphes Kilis dApollon

Photo Michel Ledeuil : musée de Delphes : Kylix avec Apollon

    

Ce magnifique Kylis est exposé dans une vitrine de la salle qui contient par ailleurs les faibles vestiges du trésor des Athéniens.

Cette coupe est datée de 480 av. J-C. Le peintre a représenté le dieu Apollon faisant des libations.

Apollon est assis sur un trépied dont les pieds se terminent en pattes de lion. Il porte une tunique sans manche agrafée à l'épaule. Le dos et le bas du corps sont enveloppés dans un manteau. La chevelure est de couleur or et la couronne en feuille de myrte.

Il tient dans sa main gauche une lyre dont il fait vibrer les cordes.

L'oiseau noir représenté devant la tête du dieu fait sans doute allusion au mythe de la naissance d'Asclépios. Le corbeau qui avait auparavant les plumes blanches était chargé de surveiller Coronis, la fille du roi de Théssalie Phlégias, dont Apollon était épris.


 

Une imposante série de statues est présentée dans plusieurs salles. La plus belle est celle qui représente Antinoos. Le jeune homme, originaire de Bithynie en Asie Mineure, était célèbre pour sa beauté et le favori de l’empereur Hadrien.
Il se noya dans le Nil en 130 apr. J-C. alors qu’il accompagnait Hadrien en Égypte.


Antinoos fut divinisé par l’empereur qui fit dresser dans de très nombreuses cités des statues pour l’honorer.


En Égypte, il fonda même une ville, Antinoopolis, qui porte son nom. La statue exposée dans le musée de Delphes présente le jeune homme grandeur nature.
Le corps blanc est lisse et brillant. La chevelure frisée était entourée d’un bandeau qui était probablement orné d’une couronne d’or comme le laissent penser les trous de fixation présent dans les cheveux.  

 

     

2013-ITAL 3435 Delphes Athinéous

Photo Michel Ledeuil : musée de Delphes Antinoos

L'aurige***

Il est là, devant vous. Une salle entière lui ait consacré et ce n'est que justice. Il impressionne.

Le conducteur de char tient les rênes en mains. Sa tête exprime la détermination. 

La chevelure frisée est ceinte du bandeau de la victoire. Les yeux sont en verre et en pierre colorée.

L'oeuvre appartenait à un quadrige de bronze consacré à la victoire d'un prince sicilien lors des Jeux delphiques. Elle est datée de 479 ou 474 av. J-C.

 

L'aurige n'était qu'un élément de l'ex-voto dont l'ensemble comprenait un quadrige dont il était le cocher. Le bas du corps était dissimulé par le char ce qui explique que la statue semble aujourd'hui disproportionnée avec un corps trop long.

      

2013-ITAL 3440 Delphes  laurige

Photo Michel Ledeuil : musée de Delphes : l'aurige

 

2013-ITAL 3446 Delphes  laurige

Photo Michel Ledeuil : musée de Delphes : l'aurige

        

2013-ITAL 3455 Delphes  laurige

Photo Michel Ledeuil : musée de Delphes : l'aurige tient les rênes

 

Avant de quitter le musée, je vous conseille de vous attarder devant la belle maquette du sanctuaire d'Apollon. Elle est très bien faite et vous permet d'apprécier les dimensions des différents édifices que vous allez découvrir en flânant sur le site.

 

Vous remarquez notamment la longueur du temple d'Apollon et la forme de la cavea du théâtre qui, comme celui d'Argos, ne décrit pas un demi-cercle complet. Prenez le plan contenu dans le dépliant, en fin de votre guide et comparez.

Les vestiges de Delphes sont en assez mauvais état. Cette maquette vous permet donc de bien visualiser les monuments au préalable.

 

2013-ITAL 3460 Delphes la maquette

Photo Michel Ledeuil : musée de Delphes Maquette du sanctuaire d'Apollon

 

     

V9G-1033 Delphes maquette

Photo Michel Ledeuil : musée de Delphes Maquette du sanctuaire d'Apollon