Notes de l’auteur

Le roman « Mathilde » s’appuie sur un fonds historique pour une période allant du 4 octobre 1943 au 7 novembre 1947. Les premières scènes se déroulent dans un camp de travail où sont incarcérées des ouvrières captives d’origines françaises et polonaises.

 

Résistantes ou Juives pour la plupart, beaucoup d’entre elles, déportées, ont perdu toute leur famille dans les camps d’extermination. Ce qui les a sauvées, c’est leur robustesse, leur beauté ou le fait d’avoir un métier. L’Allemagne nazie a besoin de bras pour travailler dans les usines d’armement.

 illustration dun camp de travail pour femmes

illustration d'un camp de travail pour femmes

 

L’ensemble des personnages, des lieux et des faits qui est relaté est romanesque. Tout rapprochement avec des histoires vécues serait pur hasard. Cependant, tous les événements s’appuient sur des hypothèses vraisemblables et la datation de l’invasion et de la défaite allemande est exacte.

 

Ce qui m’intéresse à travers ce roman est de raconter une histoire de militaires et de jeunes femmes confrontées à la guerre. Les mentalités sont conformes à celles qui dominaient en France et en Allemagne durant les périodes troubles de la montée du nazisme et des communistes français qui rentrent dans la résistance uniquement lorsque la Russie de Staline est attaquée.

 

Il n’y a pas de héros mais des jeunes femmes et des soldats confrontés aux événements qui les dépassent le plus souvent. Chacun réagit selon ses convictions et son tempérament. C’est l’occasion de voir la guerre des « deux côtés » sans tomber dans la dichotomie des bons et des méchants.

 

 

Mathilde


Mathilde est le personnage central du roman. Dominée par sa sœur, par Hertha, puis par Alexandra, elle est ballotée par une série d'événements tragiques au milieu desquels elle réagit tant bien que mal.

 

Au fil du récit, nous découvrons son sens de la répartie, son humour, sa fragilité, sa détermination, sa culture. Sans doute a-t-elle fait des études puisqu’elle parle très bien allemand et est lettrée.

Elle est belle, mais surtout, elle a du charme. Elle séduit, sans le vouloir vraiment, les personnes qu’elle côtoie. C’est ce qui va la sauver de la mort à plusieurs reprises.



Franz


Franz et Hertha sont des militaires. Ils ont commis des atrocités, pour l’un, durant la conquête de l’Ukraine, pour l’autre en tant que médecin dans un camp de la mort.

Ce ne sont pas pour autant des criminels, ce sont les circonstances qui les amènent à commettre des actes répréhensibles. Les militaires font la guerre. Ils n’ont pas le choix.



Alexandra


La comtesse est un personnage énigmatique et attachant. Les trois Jeunesses hitlériennes, Olga, Hilde et Alexandra ont passé leur adolescence dans un univers particulier de vie en communauté.

Elles subissent l’endoctrinement du parti et sont subjuguées par les grands défilés et par les conquêtes des armées qui démontrent, le croient-elles, la justesse de leur engagement. Dénoncer des juifs, se réjouir des conquêtes sont, pour elles, une évidence et une bonne action.

 

V19-3035 Berlin musée de histoire allemande   carte dadhésion

photo Michel ledeuil : musée historique de Berlin

 

Alexandra comme ses compagnes Olga et Hilde a adhéré aux Jeunesses hitlériennes, sans doute poussées par leur famille, dès l'arrivée au pouvoir d'Hitler en janvier 1933.

 

Alexandra vient d'avoir dix-huit ans. Voici ce qui pourrait être sa carte d’adhésion.

 

Elle quitte les Jeunesses hitlériennes pour se marier deux ans et demi plus tard, avec son oncle, le général Von Humboldt.

Dans la mentalité nazie, les jeunes filles « bien faites », ayant adhéré aux Jeunesses hitlériennes (poussées par leur famille le plus souvent)  doivent être de future « bonne épouse » et avoir beaucoup d’enfants pour développer la race arienne.  


Un certain nombre d'entre elles sont embrigadées et reçoivent une formation proche du service militaire. Dans ces espaces clos, alors qu’elles découvrent, entre jeunes filles, les désirs de l’adolescence, il est évident que se nouent des rapports amoureux.


Ces rapports n’ont rien à voir a priori avec une tendance lesbienne. D’ailleurs, nous découvrons au fil du récit que chacune d’entre elles préfère les rapports avec les hommes, sans renier cependant le plaisir des attouchements entre femmes.

 

Pour Olga, et pour Alexandra, il s’agit d’exercer leur domination sur les autres femmes. C’est ce qui génère les rapports ambigus entre Alex et Mathilde notamment, d’autant plus qu’elles se retrouvent en compétition vis-à-vis du même homme

 

 

Camille


La sœur de Mathilde est le prototype de la grande sœur qui est jalouse, sans doute à tort, de sa petite sœur.

Elle apparait comme dominatrice, mais n’est-ce pas plutôt Mathilde qui se met constamment en position de servitude vis-à-vis d’elle.

 

Son engagement dans la résistance est peut-être factice mais elle apparait, comme les Jeunesses hitlériennes, comme une jeune femme persuadée du bon droit de la cause qu’elle prétend défendre.