Olympie musée archéologique

Ce magnifique musée abrite les objets retrouvés lors des fouilles réalisées dans l’Altis, la partie sacrée du site. C'est l'un des trois musées archéologiques à voir absolument, avec le musée archéologique national à Athènes et celui de Delphes.

        

 6545-V10 Olympie Les LapithesPhoto Michel Ledeuil :  le combat des Lapithes contre les centaures 

Organiser sa visite

Comme je vous l’ai conseillé, vous avez commencé votre matinée par la visite du site archéologique. Vous pouvez désormais prendre votre temps en détaillant la maquette** installée à l’entrée du musée pour vous remémorer les différents monuments.


Les œuvres exposées dans le musée sont placées dans des vitrines par ordre chronologique en tournant de gauche à droite autour de la grande salle*** qui contient les vestiges des reliefs qui ornaient le grand temple de Zeus.


Vous pouvez, soit commencer par la grande salle, ce qui est préférable s’il n’y a pas trop de groupes au moment de votre visite, soit effectuer studieusement le parcours chronologique.


C’est cette solution que je préfère. Le mieux est de vous munir de l’excellent guide d’Olympia Vikatou sur Olympie, que vous pouvez acheter dans n’importe quel kiosque en Grèce.
Ce guide vous décrit dans un bon français les œuvres exposées et les mythes qui s’y rapportent. Il est illustré de photos de grande qualité.  

   
Vous devez compter deux heures pour la visite complète. Il est donc préférable de le faire entre 11 heures 30 et 13 heures 30, pour éviter les groupes et vous pourrez déjeuner ensuite à l’aubette située auprès du guichet d’entrée ou dans la cafétéria située auprès du shop, à l’intérieur du musée.  

 

La période archaïque**

Elle couvre la période allant de l’époque proto-helladique (2.200 av. J.-C.) jusqu’au 6e siècle av. J.-C.
Les collections de cette période sont nettement moins riches que celle que vous découvrirez dans le musée archéologique d’Athènes, ou du Bénaki, ou même à Mycènes ou à Nauplie.
Vous découvrirez cependant quelques figurines en terre cuite de l’époque mycénienne et des statuettes de bronze et des ornements de bronze de chaudron ou de char.


Les pièces les plus spectaculaires pour les passionnés de la mythologie sont constituées par deux tôles de bronze décorées de scènes prodigieuses**. Il s’agit de deux centaures qui frappent le roi de Lapithes de leur lance pour le rendre invulnérable pour l’une d’entre elles.


Une autre tôle de bronze, en plus mauvais état, représente un guerrier qui prend congé de sa femme en montant sur son char. Même si rien n’est avéré cette scène me fait penser au départ d’Hector qui salue Andromaque et son fils Astyanax avant son combat contre Achille**.

 

6600-V10 Olympie départ pour la guerre

Photo Michel Ledeuil : musée d'Olympie le départ du guerrier ou Hector 

        

6601A Olympie Oreste

Photo Michel Ledeuil : musée d'Olympie Oreste tue sa mère Clytemnestre


La troisième tôle de bronze nous présente la terrible scène** durant laquelle Oreste tue Clytemnestre, sa mère, d’un coup de glaive alors que l’amant Egisthe s’enfuit sur la partie droite.
La partie inférieure de la même tôle figure de rapt de la reine Antiope par Thésée lors de la bataille victorieuse des Grecs contre les Amazones. La datation de ces ornements (580 av. J.-C.) démontre que les mythes homériques et la mythologie faisant partie de la culture artistique un siècle après la vie de l’auteur de l’Iliade et de l’Odyssée.

 

D’autres vitrines présentent des fragments d’armures d’hoplites, un beau bouclier**, et une série de casques de guerrier.

 

V15-ITG-1850 Olympie bouclier

Photo Michel Ledeuil : musée d'Olympie : bouclier d'hoptlite

       

6565-V10 Casque dHoptile

Photo Michel Ledeuil : musée d'Olympie : casques d'hoptlite

 

La période classique***

Cette période est illustrée par une série de chefs-d’œuvre***. Il s’agit de statues en terre cuite peinte : l’enlèvement de Ganymède par Zeus** et une magnifique tête de la déesse Athéna***.

 

6555-V10 Olympie Zeus et Galimède

Photo Michel Ledeuil : Olympie le rapt de Ganymède par Zeus

        

6560-V10 Olympie tête dHéra

Photo Michel Ledeuil : Olympie terre cuite : tête de la déesse Athéna

 
 

Dans la salle suivante, se dresse l’immense statue de Niké. Elle fait plus de 2 mètres de hauteur et semble s'élancer vers nous.

 

Elle se trouve toute seule dans la salle et se trouve dans l'alignement de la grande salle, ce qui donne une profondeur supplémentaire à l'ensemble monumental. 

 

Cette grande statue de marbre était exposée au sommet d’une colonne de plus de 8 mètres de haut.

 

Le piédestal dont on a retrouvé les traces se situait à l’angle sud-est du temple de Zeus. L’ensemble du monument, colonne et statue comprise devait culminer à plus de onze mètres.

 


La jeune déesse descend sur la terre, pour commémorer la victoire. Elle prend appui sur sa jambe gauche et le mouvement laisse flotter le chiton vers l’arrière.

 

Les ailes et le visage de la déesse ont été détruits durant la chute de la statue. Triste épilogue de la croyance en cette époque triomphante. 

 

 

          

V15-ITG-1970 Olympie la victoire

Photo Michel ledeuil: Olympie la Victoire

 

L'Hermès de Praxitèle***

6550-V10 Olympie Hermès et amour

Photo Michel Ledeuil : Olympie statue d'Hermès

       

La plus belle pièce du musée est incontestablement l’Hermès de Praxitèle***. Elle est datée de 330 av. J.-C. Elle a été découverte en 1877, dans la cella du temple d’Héra.

 

Tout est parfait dans cette œuvre qui est judicieusement exposée dans une salle à part. Les éclairages mettent en valeur la gestuelle du dieu.

 

Ce dernier a été chargé d’emmener le petit Dionysos qu’il tient dans ses bras. Il est accoudé à un arbre sur lequel il a posé son himation.

 

Il est probable que, dans l’œuvre complète, Hermès tenait dans son autre bras, aujourd’hui disparu, une grappe de raisin pour distraire le petit Dionysos dont l’attention est tournée vers cette grappe. Sans doute que le bambin tendait lui-même le bras en direction de cette grappe.  

 
Il est difficile de prendre une bonne photo à cause des éclairages, mais peu importe. Vous serez ébloui par l’harmonie de cette œuvre***.


Après en avoir fait le tour, vous remarquerez la véracité de chaque muscle et des formes superbes du corps.

 

Cette statue constitue l’apothéose de l’art grec et l’avènement de la période hellénistique durant laquelle les statues de bronze, de marbre ou de terre cuite prirent un essor considérable avec des formes d’un réaliste étonnant.

 

La période hellénistique et romaine*

V15-ITG-2005-Olympie salle des statues

Photo Michel Ledeuil : L'empereur Hadrien

        

La période romaine marque le déclin, à cause du gigantisme, du nombre de statues qu’il fallait produire et du manque d'artistes de génie.


Les dernières salles sont consacrées à cette époque. Les grandes statues ornaient le nymphée.

 

Elles représentent l’empereur Hadrien, Faustine, la jeune épouse de Marc Aurèle.


Sur le torse de la statue d’Hadrien*, l’artiste a représenté la déesse Athéna (donc Minerve) montée sur la louve romaine qui sert de piédestal. La déesse est couronnée par deux Victoires.

 

6620-Olympie salle des statues

Photo Michel Ledeuil : Musée d'Olympie : la salle des statues romaines

         

V15-ITG-2007 Olympie salle des statues tête

Photo Michel Ledeuil : musée d'Olympie : tête d'Hérode Atticus

 

La salle du grand temple***

  • Le fronton Est du temple de Zeus**

Le fronton est illustre une légende locale : la course de chars opposant Oenomaos, le roi de Pise en Élide à Pélops. Vingt et une figures couvraient la surface du fronton.
Le roi de Pise qui avait les chevaux les plus rapides de la région avait l’habitude de provoquer les princes en leur proposant une course de chars. Le vaincu était mis à mort mais si le prince l’emportait il lui offrait la main de sa fille Hippodamie.


Le drame va se jouer désormais car Hippodamie est amoureuse du jeune prince Pélops et espère sa victoire contre son horrible père. Sa mère, la reine Stéropé montre son anxiété. À ses pieds, se situe le conducteur de char, Myrtilos dont le rôle est pour le moins ambigu.


Il est amoureux d’Hippodamie en secret mais il n’a aucune chance de l’épouser un jour. Pélops qui découvre ses sentiments, peut-être à la suite d’une confidence de la jeune princesse, lui propose de lui offrir la moitié du royaume si Myrtilos retient ses chevaux.

 

V15-ITG-2120 Olympie salle du temple de Zeus  fronton PélopsPhoto Michel Ledeuil : musée d'Olympie : fronton est du temple de Zeus : préparation de l'affrontement de Pélops et d'Oenomaos


La scène présente le moment précédent la course fatale.

Le devin, représenté à droite, pressent le drame et s’en inquiète. L’enfant qui joue avec son orteil auprès de lui représente peut-être le peuple qui se désintéresse du résultat de la course.


De part et d’autre du fronton, les deux fleuves Alphée et Kladéos situent l’endroit où se déroule la course.
Pélops est le protégé des dieux et ses chevaux gagneront la course. Il épousera Hippodamie alors qu’Oenomaos se suicide. Pélops régna sur l’Élide et tint sa promesse vis-à-vis de Myrtilos.

Ses fils, dont Atrée et Thyeste, prirent possession de Mycènes et des autres citadelles de la région après la mort du dernier roi de Mycènes Eurysthée.

 

V15-ITG-2140 Olympie salle du temple de Zeus  fronton Pélops le fleuve Alphé

Photo Michel Ledeuil : musée d'Olympie : détail du fronton est : Alphée

       

V15-ITG-2132 Olympie salle du temple de Zeus  fronton Pélops le sage

Photo Michel Ledeuil : musée d'Olympie : détail du fronton est : le devin

 

  • Le fronton Ouest du temple de Zeus**

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Photo Michel Ledeuil : Musée d'Olympie  la partie centrale du fronton Ouest du temple de Zeus 

    

Il représente le combat entre les Lapithes et les Centaures.

 

Selon la légende, Périthoos, le roi des Lapithes qui habitent la région du Pélion, célébrait ses noces avec Déidamie.

 

Il avait convié au festin nuptial ses demi-frères les centaures qui vivaient également dans les monts du Pélion.


Alors que la fête bat son plein, les Centaures, enivrés, transgressant la loi de l’hospitalité, tentèrent d’enlever les épouses des Lapithes

 

Le fronton représente l’instant de l’incroyable mêlée. Au centre, le dieu Apollon s’efforce de calmer les antagonistes.
Périthoos s’élance contre le roi des centaures Eurytion qui a empoigné la jeune mariée. Le combat atteint son paroxysme de part et d’autre du fronton alors des femmes Lapithes se sont allongées pour se mettre à l’abri mais leur visage marque leur angoisse.      

 

V15-ITG-2168 Olympie salle du temple de Zeus  fronton les lapithes

Photo Michel Ledeuil : musée d'Olympie : fronton ouest : femme Lapithe

    

6540-V10 Olympie les lapithes Photo Michel Ledeuil : musée d'Olympie Eurytion empoigne la jeune mariée

 

  • Les métopes**

Le reste de la grande salle expose les douze métopes qui illustrent les travaux d'Héraclès. Pour certaines d'entre elles, il faut beaucoup d'imagination pour découvrir la scène qu'elles représentent.

Les photos ci-dessous vous montrent les quatre métopes les mieux conservées.

 

Il s'agit d'Athéna qui conseille Héraclès qui doit vaincre les oiseaux carnivores du lac Stymphale, de la lutte d'Héraclès contre le taureau de Cnossos qui, frappé de folie par les dieux dévaste tout sur son passage, d'Athéna qui conseille Héraclès de détourner le cours du fleuve sacré Alphée pour nettoyer les écuries d'Augias et enfin Athéna qui aide Héraclès à soutenir le toit du monde alors qu'Atlas revient avec les pommes d'or des Hespérides qu'Héraclès doit rapporter à Eurysthée.   

 

V15-ITG-2235 Olympie salle du temple de Zeus  Héraclès et Athéna

Photo Michel Ledeuil: Héraclès au lac Stymphale

       

V15-ITG-2240 Olympie salle du temple de Zeus  Héraclès et le taureauPhoto Michel ledeuil : Héraclès lutte contre le taureau de Cnossos

V15-ITG-2245 Olympie salle du temple de Zeus  Héraclès et les écuries daugias

Photo Michel Ledeuil : Héraclés détourne le cours de l'Alphée

V15-ITG-2250 Olympie salle du temple de Zeus  Héraclès et Atlas

Photo Michel Ledeuil : Héraclés et les pommes des Hespérides

 

Conclusions

La visite du superbe musée d’Olympie peut se faire un deux heures. Il faut prendre son temps pour en admirer la multitude des objets et statuettes exposés avec goût dans les différentes vitrines.

 

Il est préférable de terminer par la grande salle afin de réserver les œuvres les plus spectaculaires pour la fin de la visite.

 

Je vous conseille de vous munir d’une bonne documentation à moins que vous ne soyez un spécialiste de la mythologie et des travaux d’Héraclès.

 

Après cette passionnante visite vous pourrez vous restaurer dans la cafétéria ou dans la partie ombragée située à côté de l’aubette auprès des guichets.

 

       

V15-ITG-2330 Olympie la maquette

Photo Michel Ledeuil : la maquette du site exposé à l'entrée du musée

 

Vers 14 heures, vous aurez terminé la visite de l’ensemble du site et vous pourrez rejoindre la côte distante d’une trentaine de kilomètres pour retrouver des plages de sable fin, désertes en dehors de la saison.

Vous pouvez également rejoindre soit Nauplie et Tolo, soit Pylos pour préparer un séjour dans ces belles régions.

 

Le musée de l'histoire des Jeux Olympiques Antiques.

Attention, ne pas confondre le musée archéologique et le musée des Jeux Olympiques Antiques. Ce dernier, situé dans le centre de la ville d'Olympie, présente l'histoire des jeux. Elle est illustrée par quelques oeuvres sans importance.

 

Si vous voulez effectuer, tout de même, cette visite, vous trouverez dans la dernière partie du guide d'Olympia Vikatou que je vous ai conseillé d'acheter, des informations précises sur cette histoire. Alors, autant le lire au bord de la piscine ou à la plage.