Kronborg

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Le château de Kronborg se dresse à l'extrémité nord-ouest de la petite ville d'Helsingborg ou Elseneur. Bâti sur un banc de sable, il contrôle depuis 1420, le détroit qui sépare le Danemark de la Suède.

 
L’histoire du château

 

Cette forteresse fut construite vers 1420, sur l’ordre d’Éric de Poméranie, le successeur de la reine Margarèthe 1er.

 

Ce dernier décida en effet de tirer parti de la position stratégique d’Helsingborg, à l’entrée de l’Øresund, pour imposer un péage à tous les navires empruntant cette voie.


À cette époque, en effet, le royaume du Danemark s’étendait de part et d’autre du détroit.

 

Vers 1580, le roi Frédéric II fit faire des aménagements de la forteresse médiévale dans un style renaissance et dota les remparts de bastions afin de prendre en compte les progrès de l’artillerie.

     

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Photo Michel Ledeuil : le château de Kronborg pris durant la traversée vers la Suède 

Il était ainsi plus facile d’arraisonner les navires récalcitrants et de faire le coup de feu contre les ennemis suédois

 

 

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Photo Michel Ledeuil : Kronborg une batterie vue à partir du château.

     

Vers 1580, le roi Frédéric II fit faire des aménagements de la forteresse médiévale dans un style renaissance et dota les remparts de bastions afin de prendre en compte les progrès de l’artillerie. 

 

Le château fut détruit par un incendie dans la nuit du 24 au 25 septembre 1629. Seule la chapelle survécut grâce à la solidité de ses arches.

 

Le roi Christian IV lança les travaux de restauration deux années plus tard. Il conserva son aspect extérieur mais les agencements intérieurs en firent plus une forteresse qu’une résidence royale.

 

Le château fut assiégé et capturé par une armée suédoise en 1658. Le château perdit de nombreuses œuvres qui furent emmenées comme prise de guerre en Suède.

 

Lorsque la forteresse fut restituée à la couronne danoise, les souverains décidèrent de renforcer sa défense, à partir de 1690, par de nouveaux bastions.  


Kronborg fut, par la suite, transformé en prison. Les prisonniers constituaient une main d’œuvre pour l’entretien ou le développement des fortifications. Ils étaient détenus et enchaînés dans des cachots froids et humides que l’on peut visiter.


Ces travaux forcés se maintinrent jusqu’en 1900. En 1923, l’armée quitta la forteresse qui fut de nouveau restaurée et enfin ouverte au public à partir de 1938.

 

La visite du château**

Pour avoir une belle vue de la forteresse, il faut effectuer la traversée qui vous emmène vers Halsinborg en Suède, mais cela coûte cher, même pour un simple aller-retour sans la voiture.

 
Les parkings payants et chers sont assez éloignés de l’entrée de la forteresse.


L’ensemble de l’édifice est particulièrement austère. Dans la cour intérieure, la rudesse des bâtiments est en partie compensée par des ornements baroques.

 

La visite de la forteresse comprend les appartements, la chapelle et les casemates.

          

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Photo Michel Ledeuil : Kronborg la cour intérieure de la forteresse  

 

Dans les premières salles, trois animations vous permettent de découvrir, tout d’abord l’histoire de la taxe qu’imposaient les rois pour le passage du Détroit jusqu’au jour où un navire américain en 1912 refusa de payer.


L’autre animation vous ramène dans la nuit du 24 au 25 septembre 1629, alors que tout le château flambe autour de vous.
La troisième animation, évoque la vie du château grâce à une belle maquette** qui s’éclaire au fur et à mesure que des scènes en ombre chinoise nous racontent les scènes de la vie de chaque étage.

 

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Photo Michel Ledeuil : Kronborg l'une des salles du château

         

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Photo Michel Ledeuil : Kronborg l'une des salles du château avec pavement

 

 

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Photo Michel Ledeuil : Kronborg tableau de la soumission à la reine 

       

Les appartements sont sommairement aménagés. Il y a peu de mobilier, mais vous remarquerez la table mise avec un repas, une belle tapisserie, une série de tableaux commandée par le roi Christian IV pour commémorer des scènes épiques de l’histoire danoise.

 


L’une d’entre elles montre la reine Margarèthe 1er, déjà reine de Danemark et de Norvège qui réussit à imposer son pouvoir en Suède en provoquant la révolte des nobles contre Albert de Mecklembourg.

 


Le tableau montre la soumission du prince qui fut détrôné après sa défaite en 1389.

 

 

Un autre tableau montre les Suédois, révoltés contre le joug danois, qui doivent se soumettre après la bataille de Rotebro près de Stockholm. Il n’y a pas, à vrai dire, de recherche de vérité historique mais de propagande.

C’est amusant de comparer avec les œuvres inverses que vous pourriez découvrir lors d’un séjour à Stockholm.

 

Des personnages célèbres

Après avoir vu la chapelle qui n’a pas la magnificence de celle de Frederiksborg, vous descendez dans les sous-sols.

 

Les sombres casemates vous laissent imaginer la vie des soldats chargés de défendre la forteresse et des prisonniers qui étaient enchaînés pour la nuit après une journée de servitude.

 

Dans l’une des casemates, on découvre le fantôme qui hante le château d’Hamlet.

 

Un jeu de lumière nous fait sortir de la pénombre l’impressionnante statue du personnage. Il s’agit bien entendu d’une allusion au drame de Shakespeare.

 

        

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Photo Michel Ledeuil : Kronborg le fantôme dans les casemates
 

 

Doc-portrait de Caroline Mathilde print par Françis Côtes en 1766 château de Frderiksborg

Photo Michel Ledeuil : portrait de Caroline

     

La prisonnière la plus célèbre de la forteresse est la reine Caroline-Mathilde.

 

Elle est née à Londres le 22 juillet 1751. Elle s’est mariée avec le roi Christian VII le 8 novembre 1766 à quinze ans et demi.

 

Elle a eu deux années plus tard un fils qui est le futur roi Frederik VI.

Cependant, le roi se désintéresse d’elle et elle a une relation amoureuse avec le physicien du roi Johann Friedrich Struensee.

 

Lorsque le roi découvre l’infidélité de son épouse, il la fait interner dans la forteresse de Kronborg alors que son amant est exécuté.  


Elle reste emprisonnée entre le 17 janvier et 30 avril de l'an 1772 avant d’être bannie après la dissolution de son mariage.

Cet acte de clémence est dû à l’intervention de son frère George, le roi d’Angleterre.

 

Elle quitta le Danemark et passa le reste de sa courte vie dans le château de Celle en Allemagne. Elle meurt le 10 mai 1775 à vingt-quatre ans de la variole ou de la rougeole et est enterrée à Celle.

 

Elle est reconnu par la dynastie actuelle comme reine de Danemark et son portrait réalisé par Françis Côtes en 1766, alors qu'elle a quinze ans, est exposé dans une des salles du château de Frederiskborg.