Copenhague musée national
Le musée archéologique national est situé dans le centre ville à Copenhague. Il comporte essentiellement deux sections : la section de la préhistorique danoise*** et la section du moyen-âge à la renaissance*. Il présente par ailleurs fréquemment des expositions temporaires sur des thèmes divers.
Ce musée ne couvre pas du tout la période viking. Ceci peut être déroutant pour les visiteurs non avertis, mais pour les Danois, cette courte période ne représente qu'une phase de l'histoire du Danemark. Pour découvrir l'époque Viking, le mieux est d'effectuer la visite du musée viking de Roskilde***, ou d'aller dans le Jutland où vous découvrirez de très nombreux sites datant de cette époque.
La section préhistorique***
Ce musée magnifique*** abrite une extraordinaire collection qui présente, de manière harmonieuse et didactique, les évolutions entre 10.000 ans av. J.-C. et le début de la période viking.
Ils partent du principe que le genre humain, qui a connu la dernière grande glaciation, est remonté du bassin méditerranéen vers le nord, au fur et à mesure que les terres étaient libérées par les glaces. La remontée a donc été très lente, mais constante.
Cette vision de l’évolution est aujourd’hui admise par tous. Seule l’adaptation nécessaire aux données climatiques a transformé, à la marge, le tissu social et les croyances.
Dans chaque salle, les modes de vies, les premiers signes artistiques, les écritures phonétiques, les talismans, les habitudes funéraires sont traitées avec, fort heureusement, des preuves à l’appui. Il s’agit d’objets en bronze, puis en fer, des reconstitutions de tombeaux, avec les corps retrouvés en bon état de conservation dans le cercueil constitué dans un de grands chênes creusés, les squelettes d’hommes et d’animaux, les amulettes, des bijoux, des armes, des outils ou ustensiles...
Une dague en pierre taillée**, qui date de la fin du néolithique soit environ de 2.000 av. J.-C. C’est à cette époque que les premiers Grecs envahissent le Péloponnèse et que les Egyptiens construisent les pyaramides.
Vous découvrirez dans les premières salles les squelettes superbement reconstitués d’auroch et les restes d’une femme d’une trentaine d’année auprès de laquelle a été placé un enfant carbonisé. Son inhumation daterait de 1.500 av. J.-C. elle est donc contemporaine de la princesse égyptienne Hatchepsout, par exemple.
Photo Michel Ledeuil : Musée national squelette d'auroch |
Photo Michel Ledeuil : Musée national squelette de femme et d'un enfant |
Dans une salle sombre, sont également exposés, deux tombeaux d’hommes et celui d’une femme. Celle-ci est bien conservée et dispose de tous ses cheveux longs et de sa blouse de toile de jute.
Une autre salle est consacrée à la “jeune fille d’Egtved”***. Ces restes reposent dans son cercueil en chène.
Elle mesurait un mètre soixante. Elle était blonde avec des cheveux plutôt courts. Elle a été inhumée un jour d’été en 1.370 av. J.-C.
Un lit de fleurs a été placé au pourtour du cercueil, avant que le corps de la défunte n’y soit déposé. Elle portait des vêtements d’une incroyable modernité.
Une tunique très courte et une jupe portée en taille basse et laissant nus les genoux. On avait déposé sur son ventre, une ceinture avec une grande boucle de bronze décorée de spirales et elle avait à son bras deux bracelets de bronze et des boucles d’oreille.
Dans un coin du cercueil, il y avait également un seau dans lequel était placée une sorte de mixture à base de bière.
De nombreuses recherches sont en cours sur la momie de la jeune fille afin de déterminer, ses origines car il ne fait point de doute qu'il s'agissent d'une princesse et si possible les causes de son trépas. |
Photo Michel Ledeuil : the Egtved girl dans son tombeau |
Photo Michel Ledeuil : explication sur la découverte de son tombeau |
Photo Michel Ledeuil : reconstitution de la tunique de la jeune fille d'Egtved |
Le musée présente dans plusieurs salles de nombreux objets ou corps découverts lors des fouilles réalisées dans les tourbières ou dans les tombeaux. Les corps retrouvés sont celles de victimes de sacrifice réalisé pour honorer les dieux Vikings Odin ou Thor ou Freyja. On estime aujourd'hui que plus de 300 corps ont été retrouvés, mais très peu sont exposés car de nombreuses recherches sont en cours.
Les autres objets les plus remarquables sont le chariot d’or et de bronze*** de Trundholm qui date de 1400 ans av. J.-C. et une impresionnante collection de casques de guerrier en bronze** avec leurs ornements de cornes d’auroch destinés à impressionner l’ennemi. Ces casques datent de 700 av. J.-C.
Les échanges avec le mode grec et latin sont illustrés par de nombreuses pièces ou objets découverts lors de fouilles récentes.
Il est parfois difficile de savoir si certains objets ont été échangés ou fabriqués par des orfèvres vikings.
À titre d'exemple, les magnifiques cornes d’or** qui ont été découvertes dans le Jutland et dateraient de 400 apr. J.-C. et la coupe en argent***, découverte à Jelling.
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Photo Michel Ledeuil : musée national coupes en argent d'inspiration byzantine |
Le musée présente également quelques pierres runiques. Les messages en runes ont été décodés. Afin de mieux voir les inscriptions, les archéologues ont retracé les runes avec un piment de couleur rouge qui n'ont rien à voir avec les couleurs d'origine. Il est cependant avéré que ces pierres étaient colorées.
Lorsque vous vous retrouvez dans le hall d’accueil, vous pouvez faire un tour rapide dans le shop.Il n'y a pas grand-chose sinon que des bibelots pour enfants sages.
Néanmoins, si vous vous intéressez à l'histoire viking et à l'histoire du Danemark, je vous conseille l'achat de l’excellent « Atlas of the Viking »*** et du livre sur les « kings and Queens of Denmark ». Il y a également quelques cartes postales des objets que vous avez découverts qui sont de bonnes qualités.
Photo Michel Ledeuil : musée national ensemble de pierres runiques |
Photo Michel Ledeuil : musée national : le shop du musée |
Les autres sections*
Les autres sections du musée sont situées au premier étage. Elle présente en quelques salles les différents aspects de la culture danoise avec, notamment un certain nombre de retable et de statue de bois d’inspiration médiévale et des reconstitutions d'intérieurs bourgeois du dix-septième et du dix-huitième siècles.
Les œuvres n'offrent aucune originalité et la présentation laisse à désirer.
Photo Michel Ledeuil: Musée national retable de la section renaissance |
Photo Michel Ledeuil: Musée national reconstitution d'un intérieur bourgeois |
En conclusion, la visite des autres sections ne s'imposent pas vraiment et vous serez peut-être déçu après avoir découvert l'extraordinaire richesse de la section préhistorique.