Contexte historique

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L’action se situe au milieu du dix-neuvième siècle, dans un pays imaginaire.
J’aurai pu situer l’épopée dans l’Empire des Habsbourg ou des Ottomans ou du Tsar en partant de l’histoire romancée de certains personnages connus, mais je ne voulais pas être contraint par le respect d’un cadre historique strict et de paysages existants.

Il faut cependant avoir à l’esprit que tout ce qui est écrit est plausible et parfois en deçà de la réalité des guerres européennes du dix-neuvième siècle.

Pourquoi cette période ? Parce qu’elle est la seule susceptible de voir se confronter les rapports ambigüs issus de la féodalité avec le début de l’ère industrielle.

Frédérick de Bratorgue, à l’image de François-Joseph de Habsbourgs, règne sur un ensemble de principautés qui ont gardé une large autonomie et ne sont rattachées au monarque que par des liens ténus d’hommage lige ou simple.

Il doit composer avec des grands princes et avec la montée des nationalismes comme on le voit dans l’Europe de 1848.


La révolte des ouvriers soutenus par des intellectuels, l’importance de la possession des mines de charbons ou de fers bouleversent l’ordre économique et politique.


C’est aussi l’époque féerique des cours impériales ou royales, avec ses dames en crinolines et ses bals ou réceptions somptueuses. C’est l’époque des généraux qui sont de véritables chefs de guerre et qui ne savent, comme dans “Guerre et Paix”, rien faire d’autre. C’est l’époque où le chemin de fer à vapeur, malgré son extrême lenteur dans ce pays très montagneux, raccourcit les distances dans une proportion jamais égalée.

Les princesses, Amélie, Coralie, Hortense, ne sont pas préparées à exercer le pouvoir. Ceci n’est pas dû à leur sexe ou à leur manque d’ambition, mais au fait que leur naissance leur confère automatiquement ce pouvoir qu’elles exerceront à la mort de leur père.


En attendant, elles apprennent la musique, le dessin, l’histoire de l’art et les bonnes manières. D’ailleurs, lorsque le jour de leur avènement survient, on les sent démunies et, si on excepte Coralie, elles se lassent vite de la gestion du Duché et délèguent, pour leur malheur, les affaires à des ministres cupides, incompétents ou travaillant pour leur propre compte.


Seule Anne-Sophie de Bratorgue fait exception. Telle la dernière de Médicis, elle a du caractère. Autoritaire, volontaire, elle tente de s’imposer, jusqu’à la folie meurtrière, par la force.