Antigone

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Antigone est la fille incestueuse d’Œdipe et de Jocaste et la petite fille de Laïos et Jocaste. Elle est la sœur d’Ismène, de Polynice et d’Etéocle. Elle est la principale actrice du drame qui secoue la ville de Thèbes.

L’enfance d’Antigone


Le roi de Thèbes, Créon avait promis qu’il donnerait le pouvoir et la reine Jocaste comme épouse à celui qui réussirait à débarrasser la contrée du Sphinx qui dévorait les voyageurs qui ne pouvaient répondre à ses énigmes.


Après son exploit, Œdipe fut accueilli en héros par les Thébains et Créon dut tenir sa promesse. Il fut destitué et Œdipe monta sur le trône de Thèbes après avoir épousé Jocaste.


Jocaste avait trente-cinq ans à peine. Elle était reine, elle était belle et avait envie de rompre sa vie de recluse que lui imposait son frère Créon depuis qu’il avait remplacé Laïos, le père d’Œdipe, sur le trône.


Sans savoir qu’Œdipe était son propre fils, elle accueillit avec une immense joie, le nouveau roi dans son lit et lui donna quatre enfants : deux garçons : Etéocle et Polynice et deux filles Antigone et Ismène.

Les années s’écoulaient dans une atmosphère paisible. La paix régnait et la prospérité permettait aux habitants de vivre heureux. Antigone adorait son père.

 

C’était une jeune fille d’une grande probité. Le respect des coutumes et des rites religieux guidait chacune de ses actions.

 


Elle s’entendait bien avec ses frères et avec sa petite sœur Ismène, bien que celle-ci soit espiègle, dissimulatrice et velléitaire.     


Le jour où elle apprit la terrible nouvelle, elle pleura beaucoup. Ainsi donc, elle était le fruit d’un grave inceste, puisque conçue entre son père et sa grand-mère.

À la différence de ses frères et d’Ismène, Antigone estima cependant que son devoir l’obligeait à rester aux côtés de son père et de l’aider à assumer cette vilenie.

 

      

p138 frederic Leighton Antigone 1882

portrait d'Antigone par frederic Leighton en 1885

Antigone suit son père en exil

Oedipe quitte Thébes

Oedipe quitte Thèbes avec Antigone sous les huées de la foule

       




Lorsqu’une épidémie de peste et autres fléaux s’abattirent sur la ville de Thèbes, la population tint pour responsable Œdipe qui avait commis le crime d’inceste.

 

Aveugle, car il s'était creuvé les yeux, méprisé par la population et par son entourage, il décida de quitter Thèbes, sous les huées de la foule.

 

Il avait sa fille Antigone comme seule compagne, mais aucune cité ne voulut l’accueillir, tant le crime qu'il avait commis était odieux.

 

Il implora Athéna qui intervint en sa faveur auprès du roi Thésée.

C’est ainsi qu’Antigone et son père trouvèrent refuge dans la cité de l’Attique dénommée Colone.

 

Les Sept contre Thèbes

Après le départ d’Œdipe de Thèbes, Polynice et Etéocle se partagèrent le trône laissé vacant. Il fut convenu que chacun d’entre eux régnerait à tour de rôle durant un an.

 

Bien entendu, cet accord ne résista pas longtemps aux ambitions des deux frères et Etéocle refusa de remettre son pouvoir à Polynice.
Ce dernier se réfugia alors à Argos où il épousa Argia, la fille du roi Adraste.

Soutenu par Adraste et son ami Tydée, Polynice organisa la fameuse expédition des « Sept contre Thèbes » qui consistait à reprendre Thèbes et à destituer les imposteurs.
Elle était dirigée par sept chefs valeureux qui devaient attaquer les sept portes fortifiées de la ville. Le combat tourna à la catastrophe pour les assaillants. Adraste, seul chef survivant, ramena les lambeaux de son armée à Argos.

 

Les deux frères s’étaient entre-tués. Créon prit alors le pouvoir et accorda à Etéocle et ses hommes des funérailles solennelles. Par contre, il fit jeter le corps de Polynice, en dehors des murs en le traitant de félon. Il serait ainsi dévoré par les chiens et les vautours. 

 

Antigone va enterrer Polynice

Antigone, qui ne supportait pas qu’on laissât son frère sans sépulture, alla secrètement enterrer Polynice, après l’avoir lavé et paré pour qu’il puisse dignement rejoindre les Enfers.

Antigone avait demandé l’appui d’Ismène mais celle-ci tergiversa, soulignant tous les dangers qu’il y avait à contredire les ordres formels de Créon qui venait de se proclamer roi de Thèbes.

 

La mort d’Antigone

Lorsque Créon apprit qu’Antigone avait désobéi, il la condamna à être enfermée dans une tombe à coupole. Il fit déterrer les restes de Polynice pour jeter son corps aux vautours.

Le devin Tirésias intervint alors auprès du roi Créon. Il lui parla d’un prodige. En effet, les offrandes qu’il faisait aux dieux pour la commémoration des morts ne brûlaient pas normalement et les rapaces qui avaient touché au corps de Polynice laissaient tomber des gouttes de sang sur les autels de sacrifice.

 

Les dieux manifestaient ainsi leur colère et Créon prit peur. Il décida d’autoriser les funérailles de Polynice et de libérer Antigone. Il apprit entre temps que son propre fils Haemon aimait Antigone en secret et s’apprêtait à la délivrer de sa prison.

Lorsque les geôliers rejoignirent la tombe à coupole, Antigone s’était pendue avec son drap.

 

Haemon, désemparé, se suicida en voyant le cadavre de la jeune femme et Eurydice, la femme de Créon mit fin à ses jours lorsqu’on lui apprit la mort de son fils.

 

Ce tableau nous montre la jeune femme désespérée et au bord de la folie. Elle est enfermée dans la tombe à coupole où reposent ses ancêtres.

 

Elle a arraché ses vêtements qui traînent, épars, sur le sol sablonneux et conserve près d'elle le drap qui va lui permettre de se suicider.

 

      

Antigone dans sa prison Aros niveau arts modernes

photo Michel Ledeuil: exposition temporaire à Aarhus