Titien
Tiziano Vecellio est l’un des grands peintres vénitiens. Il est considéré comme un des plus grands portraitistes de cette époque, notamment grâce à son habileté à faire ressortir les traits de caractère des personnages.
Son histoire
Le Titien est né en 1488 à Pieve di Cadore dans un petit village des Dolomites situé à une cinquantaine de kilomètres au nord de Venise, en direction de Cortina d’Ampezzo.
Son père occupait diverses charges dont celui de capitaine de la milice, ce qui lui procurait des avantages dans cette république vénitienne au sommet de sa puissance.
Tiziano ne semble pas avoir fait preuve d’une grande érudition, mais il eut la chance d’être envoyé par son père, dès l’âge de 10 ans, pour étudier l’art à Venise.
Après avoir été un apprenti dans un atelier de mosaïque, il entre dans l'atelier du peintre Gentile Bellini, puis de son frère Giovanni Bellini qui est, à cette époque, l'artiste le plus réputé de Venise.
Il fait alors la connaissance de Giorgio da Castelfranco, connu sous le nom de Giorgione et réalisent ensemble un certain nombre de fresques. Lorsque Giorgione meurt de la peste, il est probable que de nombreux tableaux de son ami, restés inachevés ont été terminé par le Titien qui s’en appropria la paternité.
Après la mort de Giovani Bellini, en 1516, il le remplace comme peintre officiel de la République de Venise et établit un atelier sur le Grand Canal à San Samuele.
Il épouse Cecilia Soldano en 1525 alors qu’elle lui a déjà donné auparavant deux fils. Cinq ans plus tard, sa femme met au monde une fille et meurt quelques mois plus tard.
Veuf à 52 ans, il ne s’est jamais remarié mais le décès de sa femme marque un tournant dans son œuvre. Ses modèles féminins sont plus sveltes qu’auparavant sans que l’on sache s’il s’agit d’une représentation de son épouse défunte. On ne sait s'il se remaria, mais en tout cas les années 1530 sont pour Titien celles d'un nouveau canon féminin, plus menu comme dans La Bella ou dans Marie-Madeleine qui sont exposées dans la galerie Pitti à Florence.
Il meurt en août 1576 de la peste alors qu’il a 88 ans. Il est enterré dans l'église Santa Maria dei Frari à Venise.
Le mausolée qui lui était initialement consacré et réalisé par Canova ne lui a pas été attribué. Le monument qui lui est dédié a été réalisé au XIX° siècle est en marbre de Carrare.
Son œuvre à Venise
En tant que peintre officiel de la république de Venise, il réalisa, dans le Palais des Doges, une gigantesque fresque représentant la bataille de Cadore malheureusement détruite par un incendie en 1577 et les portraits de tous les Doges de la sérénissime jusqu’en 1550.
À Venise, on peut admirer un certain nombre de ces compositions dans l’église Sant Maria Gloriosa dei Frari et dans la Scuola di Rocco.
Dans l’église I Frari
Dans la nef, on trouve la belle toile du Titien réalisée pour le compte du Doge Giovanni Pesaro. La toile présente Jacopo Pesaro, commandant victorieux de la flotte pontificale d’Alexandre Borgia, contre les Turcs en 1503. La bataille n’a pas marqué les esprits mais le peintre, au milieu d’une composition très classique, a glissé, un peu comme le fait le Caravage, un personnage au visage juvénile, qui s’intéresse davantage aux spectateurs que nous sommes qu’à la scène pleine de ferveur qu’on lui propose.
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Au milieu du chœur, on découvre une extraordinaire Assomption**. Cette composition a surpris et déçu les contemporains car elle n’était pas conforme à la tradition. La Vierge Marie semble aspirée par le souffle de Dieu.
Portée par des anges, elle s’élève au milieu des apôtres qui sont partagés entre l’étonnement et la compassion.
Malgré la distance de la toile, car on ne peut pénétrer dans la chapelle majeure, on peut découvrir la qualité des coloris et le mouvement profond inspiré par la composition générale de l’œuvre.
Ce qui est insolite, c’est la manière peu académique pour l’époque de peindre Marie. On voir apparaître ses pieds nus, à cause de la robe qui est audacieusement en mouvement.
Marie va rejoindre l’Esprit saint mais également son fils. Elle n’est pas en extase comme le voulait l’orthodoxie en 1516, et ses mains aux doigts écartés montre que cet événement est un accomplissement.
La foule des apôtres semblent être parfaitement incrédules ou surpris par la scène.
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Dans la Scuola di Rocco
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La plus célèbre galerie de Venise présente une magnifique série d’œuvres du Titien dont une impressionnante “crucifixion” qui couvre l’ensemble du mur.
L'ensemble de la scène est d'une grande intensité dramatique avec une foultitude d'expressions d'une très grande richesse.
On attache les deux brigands qui seront, eux aussi, crucifiés, deux hommes se cachent, des femmes se lamentent, les soldats exécutent les ordres.
La photo présente le détail des femmes situées au pied de la croix. Les unes lèvent les yeux vers le Christ et ouvrent les paumes en signe d'attente d'un événement miraculeux. Les autres, accablées se détournent et pleurent l'espoir désormais détruit. Dans la même salle, sur l’autre mur, près de la porte, deux vastes tableaux préfacent le martyr. Il s’agit du jugement devant Ponce Pilate*** et la montée au calvaire**.
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Tableau du Titien dans la scuola di Rocco : la circoncision |
Tableau du Titien dans la scuola di Rocco : l'adorage des mages |
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Il s'agit d'un détail de la scène de la Nativité. La scène est réaliste et touchante. La Vierge et Joseph ont pu s'installer dans la grange mise à leur disposition. Ils sont dans la sous-pente sur un lit de paille pour avoir bien chaud, les animaux se trouvent au-dessous. Les femmes des bergers et les servantes de l'aubergiste s'affairent et vont bientôt s'agenouiller devant le fils de Dieu.
Marie soulève l'étoffe qui protège de la froidure le nouveau-né et une lumière d'espoir transparaît à travers les poutres de la charpente. Les couleurs des vêtements de la Vierge sont conformes à la tradition mais la jeune femme est brune et n'a donc pas le blond vénitien qui était de bon ton à cette époque. Ceci nous rapproche de la probable vérité, puisque Marie était juive et que tout ce peuple avait les cheveux foncés. Elle nous apparaît comme une femme du peuple et son attitude juvénile donne beaucoup de fraîcheur à ce tableau.
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Scuola di Rocco : détail de la nativité par le Titien |
Les autres oeuvres connues
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Ce tableau a pour nom "La Vénus au miroir". La déesse de la beauté, aidée par les angelots est en train de s'atourner. Elle se demande encore quel est le collier qui lui ira le mieux alors que sa coiffure est déjà faite. |
Entre ces deux tableaux, Aphrodite a fait une cure amaigrissement. Les visages sont superbes et très réalistes. La déesse de la beauté a l'air bien sûr d'elle. La "Vénus d'Urbino" exposée dans la galerie des Offices à Florence est un chef-d'oeuvre qui a inspiré par la suite de nombreux peintres. La jeune femme attend que la gouvernante lui amène ses atours. Il manque quelque chose et la jeune suivante fouille encore dans le coffre.
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Le Titien représente des personnages mythologiques comme Danaé et réalise de nombreux portraits de personnages célèbres comme Isabelle d'Este ou Caterina Cornaro ou encore ceux de Charles-Quint et de François 1er.
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Danae par le Titien. Dans ce tableau le peintre a représenté une servante qui recueille la semence qu'envoie Zeus sous la forme d'une pluie d'or |
portrait officiel d'Isabelle d'Este |
portrait officiel de Caterina Cornaro |
