Perséphone est d'une rare beauté et sa mère Déméter l'élève en Sicile, son île favorite où elle était très vénérée.

Dans les bois d'Enna situés au centre de la Sicile, Perséphone se divertit en compagnie des Océanides.

Un jour, alors qu'elles sont occupées à cueillir des fleurs, Perséphone s'écarte du groupe, pour cueillir un narcisse sur les rives du lac de Pergusa.

Son oncle, Hadès, le Dieu des Enfers qui est épris de la jeune fille en secret, souhaite en faire sa reine, mais craignant l'hostilité de Démèter, il l’enlève sur son char malgré l’intervention de sa suivante.

Photo Michel Ledeuil: musée archéologique d'Athènes

statue du Bernin à la villa Borghèse

Lorsque Déméter s'aperçut de la disparition de sa fille, elle partit à sa recherche. Elle erra dans le monde durant des jours et des nuits, submergée par l'angoisse et le désespoir.

Lorsqu'elle apprit, par le dieu Hélios, que sa fille ne pouvait quitter le monde des ténèbres, elle exigea de Zeus que sa fille lui soit rendue.

Devant le refus de Zeus, qui ne voulait pas mécontenter Hadès, Déméter quitta l'Olympe après avoir déclaré que la Terre sera affamée tant que sa fille ne lui serait pas rendu.

Elle négligea ainsi les devoirs de sa charge et, après s'être transformée en vieille femme, elle entra au service du roi d'Éleusis, Kéléos.

Pendant ce temps, la terre demeura infertile et plus rien ne fleurissait, interdisant ainsi toute cueillette et provoquant la disette.

Zeus ordonna alors qu'Hadès acceptât de laisser son épouse, Perséphone, revenir sur la terre durant les six mois de l'année correspondant au printemps et à l'été.

C'est à Éleusis que Perséphone rejoignit sa mère qui pour remercier Kéléos de son hospitalité, offrit à Triptolème, fils du souverain, le premier grain de blé et lui aurait enseigné l’art de le faire germer.

Par la même occasion, Déméter, décidément en veine de confidence, aurait communiqué au grand prêtre Eumolpos, le rituel du culte de la fécondité.

Si on se rappelle par ailleurs qu’Hadès n’avait accepté de rendre Perséphone, que dans la mesure cette dernière revenait aux Royaumes des Enfers six mois ans, on voit que l’on a tout une symbolique, apte à faire venir des pèlerins pour se faire initier aux “mystères d’Éleusis”.
La stèle qui représente cette scène est exposée au musée archéologique d'Athènes.

 musée archéologique d'Athènes

Photo Michel Ledeuil: Déméter et Perséphone

Les deux déesses sont inséparables. Déméter a retrouvé sa fille chérie pour le temps des semailles. Déméter, la déesse de la fécondité a appris aux hommes comment faire germer les épis de blé.

Cette merveilleuse statue** de marbre exposée dans la Alte galerie à Berlin nous montre Déméter qui explique à sa fille comment elle doit s'y prendre.

La déesse est séduisante avec sa poitrine dénudée, sa coiffure à la mode hellénistique et sa gestuelle faite de douceur et de volupté.
Perséphone tient le panier qu'elle sera chargée de distribuer.

On la sent à l'écoute. Sa position agenouillée donne à l'ensemble de la scène une véracité intéressante.

Nous pouvons juste regretter le visage sévère de la blonde Perséphone et on finit par préférer la Déesse Déméter qui n'est pas toujours aussi bien mise en valeur.

Perséphone semble avoir accepté son rôle de reine des Morts, car elle agit toujours en accord avec son époux. Elle se montre même dure et inflexible, car elle se montre très respectueuse des rites et de l’interdiction formelle de pénétrer dans les Enfers sans y avoir été autorisé.

Elle s’appuie sur Hermès, le dieu de la communication entre la terre et les Enfers et ce dernier sera inflexible lorsqu’Orphée vient rechercher Eurydice ou contre Héraclès. 

Dans ce bas-relief imaginé par Thorvaslden, Perséphone accueille Achille et c'est elle qui argumente alors qu'Hadès semble en retrait.

Perséphone occupe une place importante dans les cultes de nombreuses villes, en particulier ceux d'Éleusis, de Thèbes et de Mégare, ainsi qu'en Sicile, à Agrigente ou à Morgantina et en Arcadie.

Photo Michel Ledeuil : musée Thorvaslden à Copenhague

Tombe dite de Perséphone à Vergina dans le tumulus des rois de Macédoine 

Conduit par Hermès qui coure devant le char, Hadès, hirsute, a le visage d’un homme furibond et qui ne se contrôle plus. C’est celui d’un mari qui fait appliquer la Loi. Il ramène sa femme qui refuse de partager le domicile conjugal. Il est vrai que la douce et jolie Perséphone n’a aucune envie de passer son immortalité sous la terre, dans les Enfers en compagnie de son  mari et du Cerbère.

A l’arrière, la servante assiste, effarée, au rapt de sa maîtresse. Sur la muraille adjacente, Déméter se morfond. On lui a enlevé sa fille chérie qui l’aidait de surcroit à apporter aux hommes le secret de l’agriculture.
Elle va réagir et faire une scène à Zeus et on aboutira au compromis, symbole du jour et de la nuit, de l’été et de l’hiver.

On peut, à partir de chaque visage, déterminer les sentiments de chaque acteur. La duplicité d’Hermès, la colère d’Hadès, la peine et la surprise de Perséphone déjà soumise, l’effarement de la servante, le chagrin et la détermination de Déméter.